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 Un cheminement infini..[Terminé]

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Angela de Sweden
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MessageSujet: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptySam 8 Mar - 22:08

Et je marche, je marche encore. Je marche pour évacuer cette colère intense qui me lie corps et âme, qui me dévore, me tue à petit feu. Cette colère qui étrangement me fait aussi vivre. Oui, je me sens vivante dans ces moments de folie. Et je me promène, en long, en large et en travers sur cette place où la foule dense m'empêche de réfléchir. Je regarde seulement où je vais, sans faire attention à ce qui m'entoure. Tâche difficile, mon cerveau bouillonne, et ces cellules hyperactives qui me dérangent m'empêchent de rester tranquille, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Mes idées vont et viennent, s'obstinnant malgré tout à tourner sans moi. Le bruit des autres ne me dérange pas plus que ça, tant pis pour mon esprit déjanté, je continue de marcher, jusqu'a ce que mes jambes soient des pierres informes. Je fulmine, tente de résister à la tentation de hurler, et j'enfonce négligement mes ongles dans la paume de mes mains. Mon violon n'est pas avec moi, et je laisse quelques gouttes de sang perler avant de coaguler autour des petites failles qui déchirent ma peau.

Je m'arrête soudain, et laisse mon regard divaguer sur les étals de marché, sur les commerces et tout ce qu'on y trouve. Des bijoux, des épices. Autant de choses qui m'intriguent sans que j'ose m'approcher. Le calme est revenu pourtant, aussi soudain que cela puisse paraître. Je m'approche de certains étalages, laissant mes yeux enflammés parcourir nonchalamment les produits exposés. Certains se bousculent, d'autre zonent comme moi autour de ces centres d'agitation. Je m'éloigne à nouveau. Je marche inlassablement vers un espace de parc, où la verdure tente tant bien que mal de se faire une place entre les quelques fleurs, les arbres et les chemins de terre. Quelques bancs y sont placés. Ce parc est tout petit, et je me laisse tomber sur un des bancs sans plus réfléchir. Je vois plus loin les gens s'entasser devant les offres des vendeurs, et je souris devant toute cette foule agitée, preuve que la vie est là.

Je me lève à nouveau, et retourne vagabonder dans les rues piétonnes, pavées, et visite à nouveau d'autres artisanats de la ville, cerclés sur cette étrange place de la ville. Des femmes au foyer, des hommes de bureau. Pas d'alchimiste en vue on dirait. Quelques militaires ici et là qui me sourient en me voyant, un peu trop voyeurs. Il ne me plaisent pas et je les ignore comme il se doit. Je continue ma route, mon cheminement infini, la tête ailleurs, les pieds sur terre.
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James Soheim
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyLun 10 Mar - 21:04

Quelle chaleur étouffante en cette journée. L’astre solaire dardait de son regard ce fier être, lui lançant des pics d’or pour le transpercer de toute part, James se décidait après quelques instants à se réfugier dans l’obscurité, dans ces ténèbres terrifiantes formées par les ombres des bâtiments, noires pour s’imprégner de l’endroit. Les quartiers luxueux faisaient étalage de leur richesse, de cette opulence indécente, sans le moindre remord ; C’est ainsi que l’ingéniosité des vitrines et les services clientèles rivalisaient d’éclat pour offrir un prestige incomparable à cette clientèle fortunée.
En cette belle, et, surtout chaude après-midi, la mer en arrière plan offrait un tableau contrasté des lieux, ou du moins, c’était l’effet que cela produisit sur sa personne. Chemise au vent, pantalon de velours, un silhouette glissait avec panache sur ce domaine interdit, marquant de son empreinte le chemin traversé, un visage impassible, et, pourtant, un regard mélancolique s’esquissait.
Ces pupilles opaques, dévoreuses de lumière et troublantes de noirceur commençaient à s’habituer à ce ciel si bleu, à cette luminosité aveuglante, si bien que le refuge parmi les mânes et chimères sombres prit fin, n’est-ce pas paradoxal ?
D’un ton grinçant, il s’exclama en poussant un soupir…


« Quel cagnard ! Mais bon comme on dit, rien ne vaut une belle promenade. »

Arrivant bientôt au milieu d’une grande place, une assemblée se tenait aux premières loges d’une noble fontaine, le culte de l’eau était-il d’actualité ? Pas le moins du monde, au contraire le marché faisaient étalage de ses richesses allant des saveurs orientales, passant par les arômes sucrées pour n’en venir qu’aux goûts amères. De sa position, il ne voyait rien mis à part des armoires à glace qui occupaient la place. Devait-il suivre la masse au détriment de son individualité ? Toute cette agitation, cette tumulte et cette cohue pour obtenir quelques fruits et autres légumes, c’était pire que le dernier cercle de Dante, il finit par s’éloigner aux yeux de tous pour s’exiler dans une ruelle environnante. Marchant, s’enfonçant, s’engouffrant encore dans les entrailles de la ville, les parfums, les senteurs présage de milles délices du marché ne lui parvenaient plus, il parvint jusqu’à un parc mais n’y fit guère attention, ne remarquant la présence d’une alchimiste tout comme lui…
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Angela de Sweden
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyMar 11 Mar - 0:02

Plongée dans mes pensées malgré l'agitation qui opère autour de moi, je ne sens que le parfum lointain de la mer, les arômes magiques, les senteurs étranges qui émanent des étals de marché. Cette place grouille de choses matérielles ou non qui entrent et sortent de mon esprit comme des fantômes que je perçois sans vraiment m'en rendre compte. Je marche, suivant un fil interminable sur une route continuelle qui n'est visible que dans ma tête. Le soleil illumine ma tenue d'alchimiste d'état, laquelle ondule sous le vent léger. Je suis assez peu sensible à la chaleur, mais à voir les gens qui m'entourent, il doit faire chaud pour la saison. Je dois avouer que oui, j'ai chaud moi aussi. Les rares nuages qui tentent de cacher le ciel azuré pointent timidement leur toison blanche au firmament. Je songe malgré moi à la vue que l'on doit avoir de là haut. Des piliers de bétons, symboles de la ville d'aujourd'hui. Des pavés gigantesques sombres s'étalant sur la surface du globe. Ce serait tellement particulier de pouvoir voir tout ça. Cette idée m'intrigue, moi qui pourtant ne me préoccupe que peu des choses sans importances de ce genre. Je voudrais voir le ciel encore plus bleu d'en haut, et ressentir toute la plénitude qui nous est accordée lorsque l'on domine quelque chose de loin. Spectatrice d'une pièce à laquelle je ne prends aucune part.

Mais ce sentiment volatil s'estompe rapidement, et le retour à ma réalité est brutal. Je regrette presque réellement de ne pas avoir été téléportée en haut de ce nuage duveteux à l'horizon. M'étendre sur ce sol de coton aurait été un véritable délice. C'est comme si j'avais la sensation de ce coussin sous ma paume, entre mes doigts. De la barbe à papa, en moins collante et sucrée. De la douceur, une crème. Mais je quitte cette idylle qui pourrait paraître bien plus que ridicule au premier venu, et retourne à mon intraitable mélancolie. Cette nostalgie qui ne me délaisse qu'en de rares occasions a une fois de plus frappé, et me happe dans son monde, compagne de toujours. Je divague, et mes humeurs virevoltent, allégories de ma conscience devant mes yeux qui regardent dans le lointain. Je me mets à chantonner lentement, ma voix puissante n'en restant qu'a des decibels raisonnables. Ces chansons traditionnelles que je fredonne donne du rythme à ma démarche gracieuse, et je poursuis mon chemin.

Je suis retournée sans m'en rendre compte dans le parc où je me promenais il y a peu. A croire que l'herbe m'attire. J'y aperçois alors un autre alchimiste d'état, reconnaissable à son uniforme, proche du mien. Je m'approche l'air de rien, avide pourtant de contacts avec ceux que j'appelle "mes semblables". Bizarrement, je ressens toujours une chaleur quasiment familiale à l'approche d'un alchimiste de mon quartier général. Une sensation qui se rapproche de celle que l'on doit ressentir auprès de ceux qui nous sont le plus cher. C'est à peu près ça je crois, oui. Je m'avance donc, mes mèches rebelles flottantes autour de mon visage sous ce soleil brillant de toutes ses forces.

"Bien le bonjour cher confrère.. "
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyJeu 13 Mar - 21:11

Confrère, camarade, amis, des mots qui peuvent paraître étouffants ou plaisants selon le contexte et sûrement la personne. Les alchimistes formaient un petit cercle, un groupuscule, un noyau dur au sein de l’armée et pourtant, ils ne se connaissaient pas tous en raison de leur affiliation via l’armée, certains s’étaient destinés à la recherche, d’autres étaient préposés au terrain. En ce qui concernait l’alchimiste James Soheim, son choix était clair. Il avait juré allégeance à l’armée quitte à se salir ses mains et il était hors de questions d’emprunter une autre voie pour le but qu’il s’était fixé. Ses ambitions étaient claires et affirmées. Sa première réaction fut un mouvement de surprise, après tout qui ne l’aurait pas été ? James ne la connaissait pas, mais ses vêtements ne tardèrent pas à le renseigner, ainsi ses prunelles sombres et vives qui s’étaient agrandies d’étonnement, retrouvèrent en un instant toute leur perspicacité. Il n’opta ni pour une poignée de main qui avait une connotation dans son esprit plutôt symbolique, ni pour le salut conventionnel de l’armée, mais se contenta tout au plus d’une brève inclinaison de la tête respectueuse vis-à-vis de son homologue. Ses lèvres séduisantes s’ouvrirent donc pour laisser échapper des paroles empreintes de charme et de cordialité.

« Bonjour à vous, Mademoiselle. Je ne crois pas avoir l’occasion de vous connaître, je vois que vous avez intégré récemment l’armée. Je suis quant à moi, le colonel James Soheim, enchanté de vous rencontrer. Mais à qui ai-je l’honneur ? »

Ses mots s’étaient faits précis, concis mais toujours aimables, il ne l’avait appelé « Madame » mais « Mademoiselle » peut-être dans un élan de séduction, après tout, n’était-il pas charmant et charmeur ? A moins que ce ne soit tout simplement en raison des traits juvéniles de la poupée lui faisant face. Il attendait patiemment sa réponse, la fixant de son œil acéré alors que les ombres indécentes des cotons sucrés s’amassant dans le ciel venaient flirter sur sa silhouette. Bientôt, des passants s’enfoncèrent dans leur ruelle, non trop lointaine de la grande place. Notamment, un homme empoté à l’allure grotesque, cauchemardesque, sa peau semblait sensible à la lueur du soleil, blanche comme la neige, presque diaphane, elle dévoilait un fourmillement de vaisseaux bleuâtres sous-jacents, il était gros, imberbe.. De son épiderme s’échappait de grosses gouttes de sueur où devait se mêler un peu de crasse, il disparut aussitôt de son apparition mais bouscula la débutante de façon virulente si bien qu’elle s’écrasa dans les bras du colonel.
Une présence rassurante se fit sentir, ses bras encerclèrent légèrement sa taille, ses mains se portèrent au niveau de sa taille, la tenant d’une poigne ferme, la poitrine opulente d’Angela s’écrasa contre le torse saillant de l’alchimiste. Celui-ci ne cilla pas, ne trembla nullement. Elle aurait pu à cet instant sentir les battements de son cœur, saisir les senteurs qui s’échappaient du col de sa chemise, se perdre sur son souffle qui effleurait sa gorge nue dans une échappatoire des sens qui auraient pu être mis à rude épreuve.


« Vous n’avez rien, Madame ? Ce sot n’a même pas la décence de s’excuser. »
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Angela de Sweden
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptySam 22 Mar - 22:39

Alors que l'aimable figure du colonel James Soheim s'offrait à moi pour des présentations d'ores et déjà fort sympathiques, il me sembla qu'il fut pris d'un instant d'hésitation. Sans doute n'ai-je pas la physionomie classique des alchimistes d'état, de par mon jeune âge et mon profil même. Ma tenue, mes vêtements le renseignèrent plus rapidement que des mots que je m'apprêtais à sortir, et son sourire charmeur effectua son grand retour sur son visage agréable. Il paraissait cordial, poli, et je me trouvais ravie d'avoir dans ce noyau d'himmes et de femmes d'état au moins une personne qui m'apparut rapidement comme une personne de confiance. Les alchimistes sont la plupart du temps très individualistes, mais obtenir un noyau soudé était tout de même simple, et au sein de cette armée implacable, nous en étions un. Un véritable atome indestructible dans lequel tournoient jeunes et vieux alchimistes, main dans la main, pour s'entraider du moins. Si certains ne s'entendent pas toujours très bien, comme dans toute société qui se respecte, il me faut admettre que notre groupe était responsable et chaleureux. Mais revenons à nos affaires. L'ami James Soheim inclina légèrement la tête et je répondis machinalement, amicalement, sans plus me soucier du protocole militaire que l'on se doit de suivre en présence d'un supérieur; Si j'étais comme un chien fidèle à l'armée comme beaucoup pouvaient le penser, j'étais alors une chienne rebelle, n'acceptant en aucun cas la laisse imposée par le maître, et prenant la poudre d'escampette aussi tôt que possible.

Il en vint alors à se présenter, et je laissais discrètement mon regard le détailler. Je n'avais pas eu vraiment l'occasion jusqu'a présent d'observer librement dirais-je mes compagnons de misère si je puis dire. Nous avions tous fort à faire, et de fait, les banalités et les connaissances furent rapides et inefficaces, je me souvenais de trop peu de monde et de vais à présent remodeler dans mon esprit ces visages dorénavant familiers qui m'entouraient. Le colonel serait l'un des premiers de la liste que je serais donc capable de reconnaître où qu'il aille maintenant. Ses yeux, ce regard ardent, brûlant, ce regard à la fois lointain etsi proche.. Je ne peux plus me tromper. Je l'ai vu, je m'en souviendrais. J'en suis sûre. Je répondis alors à ses mots tranquilles:

"Très certainement Monsieur, j'ai intégré ce rang il y a peu. Je me nomme Angela de Sweden, enchantée de vous rencontrer également."

Il me fixait posément, et moi de même à présent. J'appréciais qu'il ménage mon orgueil en m'appelant ainsi "mademoiselle". J'étais encore très jeune, une petite fille face à certains hommes de l'équipe qui faisaient à mes côtés figures de vieillards parfois. Je me moquais gentiment de ceux là, les taquinant sur notre différence d'âge. Mais le colonel ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi, il paraissait si jeune encore. M'arrêtant dans une contemplation mesurée et dissimulée de mon interlocuteur, une troupe de gens, une foule que dis-je, s'engouffra dans la ruelle, amenant jusqu'ici le bruit palpable à l'oreille qui émergeait de la grande place, non loin de là. Je fus bousculée, et, sous le choc de cette baraque bien plus épaisse que moi, frêle silhouette, je tombais dans les bras du beau colonel. Quel paradoxe. James Soheim me rattrapa alors, enserrant ma taille pour m'empêcher de tomber complètement, moi qui, en reflexe de voltigeuse, me laissait toujours rouler sans résistance sur le sol en cas de chute. Bien moins douloureux que de choir avec crispation sur des dalles de pierres grises.

Je me retrouvais donc au creux des mains du colonel, lequel me tenait fermement. J'aurais presque rit de cela. Je ne risquais pas de tomber, il ne lâchait pas prise. Me tête se retrouva perdue dans les effluves de son parfum, mêlant une eau de cologne et son odeur masculine en puissance. Je ne devais pas perdre la tête et je maintenais tant bien que de mal mon esprit à un état raisonnable. J'étais beaucoup trop réactive, je me devais d'être plus responsable. Récupérant mon souffle peu à peu en tâchant de ne pas écouter le sien, il me demanda comment j'allais, et je souris alors, dévoilant ce sourire éclatant, et un rire léger m'échappa un instant, doux son cristallin s'évaporant dans l'atmosphère en un rien de temps. Je n'en voulais presque pas à cet abruti qui m'avait poussée, mais je pestais intérieurement contre cet imbécile de passant, pour la forme dirions nous. Un peu haletante encore, je répondis alors au colonel:

"Quel idiot ! Mais je vais bien, merci."

Je me rendis alors compte que je n'avais pas quitté la place qu'il m'avait offerte en me récupérant bravement, et je rougis très peu, malgré tout un peu hésitante sur la conduite à adopter.

"Excusez moi Colonel.."
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptySam 22 Mar - 23:40

Le hasard fait bien les choses, paraît-il ? Vérité absolue ou triste mensonge inventé par des fous et autres esprits détraqués ? Il n’en demeurait pas moins que les mésaventures de la journée avaient eu raison des barrières hiérarchiques pour placer la jeune et jolie alchimiste dans les bras de son supérieur, ce cher colonel Soheim. Dans un nid de douceur, dans une bulle de chaleur, à l’extérieur d’une réalité souvent abrupte, Angela de Sweden se trouvait. Bien des femmes auraient convoité sa position, après tout, n’était-il pas bel homme, à la parole facile et aux actions d’éclat ? Séducteur et séduisant, James savait y faire avec la gente féminine et recevait les faveurs du beau monde des quartiers luxueux. Pourtant, étrange paradoxe, complexité du personnage, on savait qu’il jouissait d’un certain succès et pensait-on qu’il en profitait mais on ne lui connaissait de liaisons sérieuses. Etait-il discret sur sa vie privée ? Qui sait, mystère est un mot qu’il faut savoir cultiver pour ménager suspense et attrait.
Bientôt, le militaire fut hors de portée de la voluptueuse plante, de cette fleur naissante, l’incarnation de l’autorité dans la ruelle avait gagné cette distance respectable qu’imposaient les relations de travail, une diplomatie cordiale et agréable qui s’était faite avec une légère remarque telle une réprimande taquine qu’il s’était permis de laisser échapper de sa voix au timbre gave et aux intonations qui forçaient le respect.


« Faites plus attention mademoiselle De Sweden à vous, je ne saurai être toujours là pour vous rattraper. »

C’est ainsi qu’avait disparu ces mains fermes et masculines de la taille de la nouvelle recrue, la libérant de la chaleur que délivrait tout corps, dissipant l’empreinte de ses doigts sur le tissu de son habit. L’échange semblait reprendre en cordialité, il poursuivit son discours avec un certain amusement.

« Enfin, je suis content que vous n’ayez rien, mademoiselle De Sweden. Mais dites moi, vous attisez ma curiosité, comment se sont déroulés vos examens ? Et sous quelle juridiction, vous êtes vous faite mangée ? Je ne crois pas que l’on vous ait affectée à mes ordres, on m’en aurait informé… »

Marmonna-t-il ses derniers mots avec un certain amusement. Les mots qui s’extirpaient avec habilité de ses lèvres se faisaient galants ou plein de cette ruse habile qui n’incite pas à la méfiance. Ambitieux vaniteux ou preux chevalier ? Qui se cachait derrière cette apparence d’ange. Mais bientôt, sans lui laisser le temps de répondre, il la pressa de le suivre et d’accepter de discuter autour d’un simple café. Après tout, l’astre solaire était à son apogée et la chaleur tapait sur les passants, les faisant ruisseler de sueur et malgré la ruelle quelque peu excentrée dans laquelle ils se trouvaient, le couple scientifique ne pouvait échapper à pareille calamité.
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyDim 23 Mar - 0:47

Mettant fin au malaise qui tentait de s'insinuer entre nous, le colonel me remis en équilibre sur mes jambes frêles, et je souris à nouveau. Nous retournions ainsi à une distance tout à fait raisonnable, qui apaisa mon rythme cardiaque ridicule, ajustant par la même ce qu'il doit être entre deux personne de rang inégal dans une hiérarchie particulière. Je me sentais de nouveau à ma place, même si je regrettais malgré moi cette bouillotte humaine dont les bras m'avaient tnue à l'abri de tous les dangers durant quelques secondes, quelques minutes d'éternité. Ces instants instables, étranges, durant lesquelles le temps semble s'arrêter; pour votre plus grand malheur ou bonheur. Souvent bonheur d'ailleurs. Ces moments donc, s'emparent de votre être, vous ronge, fouillent votre corps, votre coeur en quête de votre sensibilité la plus profonde. Ces instants intenses vous perturbent et vous pénètrent, et vous voulez les arrêter dans cette exploration de votre être, mais ils vous envahissent toujours plus loin, sinueux, avant de vous laisser comme ils sont venus. Et ils vous manquent alors. Cet instant était de ceux là. Je découvrais à nouveau cet étrange caractère que j'ai donc, à la fois si indépendant, indifférent, lointain et pourtant si sensible et touchée de peu de choses. Je me sentais donc flageolante et pourtant fortement campée sur mes membres inférieurs. Secouée intérieurement mais si stable de l'extérieur.

Il m'adressa alors tranquillement la parole, piqué d'humour, engageant paisiblement la conversation entre nous, comme si de rien n'était ou presque. Je lui souris et écoutais attentivement ce qu'il me disait. Il s'interessait donc à mes examens et mon entrée dans cet univers réservé aux hommes d'état, dont je faisais à présent partie de par mon statut d'alchimiste. La Glamourus alchimist comme certains me surnommaient dans mon dos, en croyant que je n'entendais pas la boutade. Mes examens furent en réalité une franche réussite, et je me laissais ensuite ballotée d'un quartier général à un autre, attendant de savoir quel général, colonel, sergent ou caporal me dirigerait bientôt. Et je finis par savoir.

"Mes examens se sont très bien passés, surtout en pratique, car la théorie, bien qu'interessante, était plutôt commune et lassante. Et, colonel, on m'a dit que je suis sous le commandemant du sergent Bones, que je n'ai point vu encore, malgré tout ce temps passé ici déjà."

Le soleil a son zénith éclairait de toute sa force mes cheveux qui voletaient à droite à gauche sous la brise légère et douce, qui refraîchissait nos visages tournés vers le ciel par instants. Le colonel James Soheim m'invita alors pour prendre un café quelque part, et je le suivais, partant à la recherche d'une terrasse assez reculée et accueillante. Nous la trouvâmes dans peu de temps, entourée de bosquets fleuris en pots. Une fois assis au calme, je commandais la boisson tant attendue, suivie de peu par mon supérieur. Je commençais alors tranquillement l'échange, ravie de trouver quelqu'un à qui parler sans être pressée depuis mon arrivée à Altan.

"Depuis combien de temps travaillez vous ici Colonel ? Je connais encore trop peu de monde, savez vous qui fait partie de l'équipe où j'ai été placée?"

Je retirais tranquillement ma cape d'alchimiste d'état que je posais sur le dossier de ma chaise, plus à l'aise ainsi, sous cette chaleur accablante digne des étés les plus rudes.
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyDim 23 Mar - 19:35

Petit coin de tranquillité dans la capitale bruyante et agitée, le duo s’était installé à la terrasse d’un café, le plus naturellement du monde, couple des plus improbables ou bien au contraire conforme en tout points ? Qui pouvait réellement le dire ? La populace semblait avoir eu la même idée que le militaire, si bien que la foule affluait dans ces mêmes lieux de détente qui foisonnaient dans la capitale. On leur servit de cet or noir, de ce liquide bouillant au goût âpre mais raffiné. Le serveur montrait, d’ailleurs, du zèle et une attention particulière pour s’occuper de leur table, lorgnant sur le décolleté de la voluptueuse alchimiste avec acharnement et détermination ; Peut-être s’hasarderait-il à l’inviter en plein travail ?
Quant à ce cher James, son regard s’était noyé dans le liquide opaque, d’une main leste, il faisait valdinguer sa boisson avant de l’ingurgiter par petites gorgées. L’arôme amer se déversait ainsi au fin fond de sa gorge, s’engouffrant par ses lèvres tentantes qui faisaient rêver bien des jeunes femmes. Cette bouche gourmande finit par remuer pour délivrer réponses à ses interrogations, se piquant toujours de cet humour grinçant bien que cordial, il s’agissait peut-être là d’une séduction subtile ou de la simple démonstration d’un caractère.


« Vous avez un franc succès, Mademoiselle De Sweden ! Et bien pour ma part, cela fait maintenant trois ans que je suis à la solde de l’armée, j’ai été promu récemment au grade de colonel et été affecté à Atlan. »

Se faisant pensif un instant, il poursuivit sortant de cette rêverie de pensées dans laquelle il s’était senti prisonnier un court moment.

« Ainsi, vous êtes sous les ordres du sergent Bones ? Ma foi, je ne le connais que de réputation, je vous souhaite bien du courage. On dit de lui qu’il n’aime guère les alchimistes et qu’il considère cette science comme le plus odieux des péchés. Préparez vous à être reléguer au placard, alchimiste De Sweden. A moins que vous ne vous lanciez dans la recherche ? »

Ses prunelles sombres, profondes comme deux puits, dévoreuses de lumière se portèrent à nouveau sur elle, soutenant l’éclat du regard de la jeune femme sondant les tréfonds de son âme. Il avait fini sa boisson… Mais bientôt, ils furent importunés par le garçon de café qui tout en apportant l’addition balbutiait quelques mots envers l’alchimiste, paraissant exiger un rendez vous galant d’Angela. Cette scène atypique orna le visage du colonel d’un sourire quelque peu amusé mais le remarquait-elle ?
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyDim 23 Mar - 21:14

Assise ainsi à ce café, on se serait presque cru dans un tableau artistique, tant l'ensemble devait être superbe. Des couples aux tables des cafés, amis ou amoureux, et d'autres marchant tout en discutant gaiement. Une photographie programmée, arrêtant pour une durée indéterminée le temps, immobilisant sur le papier cette pincée d'activité d'Altan. J'ai toujours beaucoup aimé la peinture, l'art en général, et sa capacité à capturer l'éphémère, et changer l'immuable. J'admire toujours ces grands compositeurs qui ont su attraper ce son propre à leur imagination et le retranscrire sur papier. Donner vie à ses pensées, à ses rêves et ses songes. Un pouvoir fabuleux, qui m'a également faite rêver, à l'égal de l'alchimie, qui ouvre de nombreuses portes. Des portes mystérieuses et infinies, lointaines ou proches, insatiables. Des portes qui nous attirent, nous placent si proches du firmament et des pouvoirs divins, pour nous rabaisser, nous laisser aussi bas que les autres, mais plus meurtris encore de cette perte. Est-ce ça, la Vérité? Une poussière dans l'univers, un fragment d'une horloge éternelle que nous ne pouvons contrôler. Je ne peux y croire, même si cela me semble bien probable. J'ai besoin d'espérer, de croire en un jour nouveau, où nous réussirons tout ce que nous voudrons, où aucunes limites ne nous seront imposées. Nous qui avons parfois l'impression d'effleurer cette utopie du bout des doigts.. Nous nous trouvons bien anéantis par la réalité qui nous frappe, toujours plus forte.

Ainsi donc nous nous trouvions, le colonel James Soheim et moi, disposés face à face autour d'une table ronde, blanche, et c'est alors que le serveur nous apporta nos commandes, louchant alègrement sur ma personne, et je pestais intérieurement contre ces hommes sans manières. Malgré cela, j'adressais à ce dernier un sourire paisible, et il repartit comme il était venu. Je me demandais si il oserait me demander quelque chose de plus privé, ou si l'hésitation l'empêcherait de venir m'aborder autrement que pour son travail. Le colonel répondit de ce pas à mes questions, piquant de son humour à présent légendaire chacune de ses phrases. Je souris à nouveau, amusée par ce trait de caractère particulier et ma foi, fort agréable. Il me raconta alors son arrivée dans cette ville à travers son cursus laborieux, et je laissais de côté sa reflexion taquine au sujet du serveur intéressé. Il enchaîna en abordant mon chef d'équipe, lequel semblait imbuvable au plus haut point. J'avais presque envie de rire, car ce genre de personnage misanthrope tombait souvent sur moi.

"Eh bien Colonel, je dois avouer que j'ai l'art de tomber chez ceux qui ne veulent pas de moi ! peu importe, il se fera à ma présence, ou moi à la sienne j'imagine ! Pour ce qui est de la recherche, ce n'est point ce que j'envisage actuellement parmi mes projets. Ceci dit, cela mérité reflexion. Bien entendu.."

Bien entendu, j'y réfléchirais, mais je ne conclurais sans doute pas par l'affirmative. La recherche, très peu pour moi, je souhaite de l'action, des déplacements actifs, des découvertes sur le terrain ! Mais passons. Je laissais lentement le liquide chaud s'écouler dans ma gorge, réactivant toujours plus mes fonctions cérébrales endormies par la chaleur externe, ravivées par celle provenant de l'intérieur de mon être. Le colonel semblait avoir terminé sa tasse, et soutenait mon regard qui se posait alternativement sur sa silhouette ou sur ce qui nous entourait. Alors que le serveur apparaissait à nouveau près de moi, s'approchant timidement comme un petit cocker éffarouché, je préparais mes autres multiples questions dédiées au colonel. Le garçon commença à me parler, et sembla remballer son courage aussitôt que je posais les yeux sur lui, détalant comme un lapin devant un renard affamé, ne nous laissant que l'addition et un fou rire interne délirant. Ma voix se montra plus ironique, et je dis d'une voix plus basse, parlant autant à moi même qu'au colonel.

"Eh bien, en voilà un qui ne manque pas de courage ! Voudrait-il donc que je le suive?"

Je laissais passer le bord de mes lèvres à cette phrase, qui s'évanouit dès qu'elle eut passé la barrière protectrice de mes cordes vocales. Tant pis, il se trouvera bien une jeune fille pour l'attendre et l'écouter. Je n'en ai pas l'envie. Je poursuivis donc, m'adressant à nouveau à James Soheim.

"Colonel, avez vous donc travaillé dans la recherche?"

Je laissais mon regard vagabonder sur ma tasse de café qui n'était pas encore totalement finie, quand j'aperçus une fissure. Machinalement, je me concentrais et d'une alchimie tranquille, je comblais la fêlure, et a blancheur retrouvée de la tasse fut à son apogée de nouveau. Je terminais rapidement, et proposais au colonel de retourner marcher un peu pour discuter. Nous payâmes alors le garçon du café qui avait malgré tout été fort serviable, et nous marchâmes en direction opposée de la grande place, vers les ruelles qui mènent sinueusement hors des entrailles de la capitale, vers les pontons qui bordent les eaux calmes des bords de rivière.
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyLun 24 Mar - 11:51

Affairés toujours à cette table d’un blanc immaculé, les deux jeunes gens discutaient de choses et d’autres sous le regard jaloux du personnel de l’établissement. Le serveur, cet adolescent en fin de puberté, ne pouvait détacher ses yeux du membre du beau sexe qui prenait part à la conversation, ses prunelles claires n’étaient plus qu’obsession pour l’alchimiste, ses lèvres restaient ouvertes, béantes dans une contemplation qui n’avait rien d’admirable car de sombres desseins s’imbriquaient au fin fond de son être. Finalement, dans un élan de courage, il se résolut à approcher du dit couple mais ses gestes, son faciès, son attitude le trahirent et Jean, c’était ainsi qu’il s’appelait, déposa seulement l’addition avant de s’enfuir à l’intérieur de l’établissement, sûrement des commandes urgentes !
Mais revenons-en à ce cher colonel, oh terrible et agréable militaire que voilà ! James se permit un sourire face à la remarque d’Angela, dévoilant au passage une dentition de porcelaine, digne d’un prince charmant ; Il répliqua du tac-o-tac alors que Mademoiselle de Sweden se perdait dans quelques pensées.


« Oh je n’en doute pas, Mademoiselle. Mais peut-être dois-je me lancer dans cet exercice pour ne pas me faire distancer ? »

Un léger rire s’échappa de sa bouche si appétissante. Poursuivrait-elle ce début de jeu, cette partie de séduction qui n’a véritablement lieu qu’entre deux personnes diamétralement opposées ? Observant les talents de la jeune alchimiste, Monsieur Soheim consentit à répondre à ses questions, n’en omettant aucune…

« Et bien, non, j’ai choisi, pour ma part, le terrain. Il appartient aux militaires de se salir les mains pour protéger les civils… Atlan est une ville plus dangereuse qu’il n’y paraît. »

Finissant leur pause au détour de deux ruelles, terminant l’or noir qu’on leur avait servi, il fit tinter quelques pièces sur la table pour régler leurs commandes. Se levant, l’un après l’autre, ils s’engouffrèrent sur des chemins toujours plus excentrés, toujours plus éloignés de la grande place. A la sortie du café, il lui avait proposé son bras, en galant homme qu’il était, l’avait-elle acceptée ? Se pendrait-elle à ce bras puissant comme le ferait une amante envers son compagnon ? Ou se sentirait-elle obligée en vue de cette hiérarchie qui était toute puissante chez l’armée ?

« Mais dites moi, mademoiselle, depuis combien de temps êtes vous arrivée à Atlan ? Avez-vous trouvé un logement convenable ou logez vous dans une quelconque auberge ? Je ne pense pas que l’état vous ait octroyé un domicile de fonction, ils ne le font généralement que pour les hauts gradés ou les alchimistes spécialisés dans la recherche ? »

Le petit couple arrivait au bord de la rivière, les flots imperturbables poursuivaient leur course, tanguant, volant, s’écoulant sous une musique particulière, sauvage et farouche qui n’avait d’attention que pour eux. L’eau écumeuse démêlait une toile aux couleurs aquatiques, une fascination des yeux, un spectacle pour tous qui était méconnu de la plupart des gens. Un vent se nouait à cette scène et la luminosité aidant, tout donnait lieu à une atmosphère romantique…

« Vous n’avez pas froid ? .. »
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyLun 24 Mar - 14:33

J'avais manqué de rire avec légèreté en voyant ainsi décamper le pauvre garçon du café. Ceci étant, qu'aurais-je fait avec lui, alors que je me trouvais actuellement en si douce compagnie? Rien, rien du tout. Et puis, je n'aime pas les timides. Pas de quoi s'en vouloir de ne pas accorder d'attention à des avances n'ayant pas été achevées jusqu'au bout. Un peu de témérité de tue pas, j'en ai déjà fait l'expérience auparavant. C'est alors que le colonel James Soheim se lança à nouveau dans une réfléxion pleine d'humour qui me fit sourire, m'attardant sur son visage presque angélique, J'étais malgré les apparences surprise de sa répartie et réfléchit soigneusement à ce que j'allais répondre. Je ne savais trop comment m'y prendre, et le sourire lumineux qu'il m'adressa acheva mes doutes, Je lui adressais un clin d'oeil amusé avant de lui répondre de ma voix cristalline, blagueuse:

"Pourquoi pas après tout Colonel.."

Visiblement, cet échange marquait notre entrée mutuelle dans un jeu de séduction que peut être nous recherchions depuis le début, en dehors de la volonté de mieux connaître quelqu'un de notre équipe, de ce noyau sélectif d'alchimistes vivant au sein de l'armée. Ce petit jeu donc, ravivait en moi ce feu étrange qui brûle en chacun de nous, avec plus ou moins d'intensité. Je soupçonnais James Soheim de connaître lui aussi cette sensation, mêlange agréable d'amusement, de charme et parfois même de désir. Ce jeu ardent qui nous capture dans sa bulle de plaisir se cache au plus profond de nous même, et ressurgit de ce néant spirituel quand nous sommes prêts à l'accepter, Nous étions dans une phase ou il fallait dire oui ou non à ce serpent aguicheur qui remontait nos entrailles, et je crois que nous venions d'accepter cette proposition tous les deux. Par la suite, le colonel répondit à ma question précédente, concernant sa carrière passée, et j'appris ainsi qu'il avait toujours fait partie du corps d'armée présent sur le terrain. J'enviais cette perspective que je voulais atteindre également, et en lui adressant un sourire, je poursuivis par une nouvelle réponse:

"La réputation d'Atlan la précède dans certaines régions, et je suis arrivée en connaissance de cause. Je souhaite suivre le même cursus que vous et rester dans l'action."

Une fois levés, il me proposa galamment son bras, que j'acceptais bien entendu, accompagnant chacun de mes gestes d'un doux sourire. Ma main posée sur son avant bras robuste, je pris rapidement ma cape d'alchimiste de mon autre main, tâchant de la renouer rapidement. Je me rendis alors compte que la température était en légère baisse, moi qui suis si sensible à la chaleur ou au froid. Ainsi aprêtée, je le suivis dans cette marche qui nous conduisait vers l'un des ports d'Altan, Cheminant ainsi dans des ruelles infinies que je souhaitais interminables, nous ressemblions à un couple, et je notais que cela n'avait pas l'air de gêner mon supérieur, moi qui me sentais malgré tout un peu intimidée. Mais il embraya et me posa quelques questions alors que nous poursuivions notre marche à travers la ville, les senteurs intenses et entraînantes de la rivière se faisant toujours plus proches et plus fortes.

"Non colonel, je ne suis pas à l'auberge, j'ai réussi à trouver un petit logement dans un des quartiers nord de la ville. Il était bien signalé que les logements de fonction de sont pas de mise ici, mais avec l'organisation de mon arrivée ici, il m'a fallut un certain temps pour trouver quelque chose de stable. Et vous colonel, avez vous un logement accordé à votre grade?"

J'étais intriguée, il me semblait presque normal que les hauts gradés de l'armée soient logés non loin du central, Mon tuteur m'avait longuement parlé de ça, lui avait eu tous les honneurs et ces droits faisaient partie de la reconnaissance qu'on lui devait. Ainsi, j'avais toujours songé que les plus grands du corps d'armée devaient avoir un habitat stable offert par leurs employeurs. J'arrivais, accompagnant ainsi le colonel James Soheim, au bord de la rivière, qui laissait ses flots tempétueux envahir ses bords, puis se calmer, retournant à une plateforme étrange, reflétant le ciel dans sa masse transparente d'un bleu azuré et assez profond. Je contemplais ce spectre lumineux qui coulait dans ce lit pur, et le vent, cette brise légère se souleva, venant caresser de son souffle silencieux mes cheveux bouclés. J'entendis alors la voix de James Soheim, colonel qui me demandait si cette crise des cieux ne me donnait point trop froid.

"Un peu, Colonel, mais rien d'insurmontable je crois.."

Je lui souris, et poursuivis mes élucubrations, cherchant toujours à mieux le connaître, cet homme mystique que le destin (qui d'autre?) avait mis sur ma route aujourd'hui.

"Venez vous souvent ici Colonel?"
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyLun 24 Mar - 15:52

Dans un tendre effleurement de tissu, de balancement de corps, ils se touchaient plus ou moins inconsciemment dans leur progression le long des rives. Une main délicieusement féminine accordée de bon gré au colonel, parée son avant-bras, non à la façon d’un quelconque ornement ou d’une parure clinquante mais dans une grâce évidente et remarquable. Qui donc était-elle ? L’amante du flambant colonel ? Sa petite sœur peut-être ? Une confidente, une amie, une simple relation de travail ?! Ils auraient été dans un salon, les conversations auraient fusé de bon gré, du moins dans le cercle des dames ! Ces messieurs, quant à eux, pour la plupart, auraient déprécié la valeur de cet être et auraient critiqué sa manière d’être et ses actions politiques. Chiffons et secrets, un beau mélange.

« En effet, l’état m’a accordé un logement tout près du quartier général. Cela facilite mes allées et venues, je suppose. Malgré tout, il n’y a pas à dire, l’armée accorde des petits avantages à ceux qui la servent. En contrepartie, nous apparaissons pour beaucoup comme des chiens vendus à l’armée, rien de plus. Il faut les comprendre, les bas quartiers sont peu sûrs, nombreuses sont les insurrections et les militaires les répriment avec violence. Il faut changer cela… »

D’un bon pas, ils poursuivirent alors que le char d’Apollon pourchassait un but illusoire, celui du repos que lui accorderait la nuit, les couleurs du jour changeaient en une mosaïque plus variées, une aquarelle rosée et sucrée, les parfums se faisaient plus forts et la conversation continuait.

« Le plus souvent possible lorsque j’ai du temps libre comme aujourd’hui. Ai-je répondu à votre question, mademoiselle De Sweden ? »

Ses prunelles sombres, obscure comme le néant s’étaient plongées dans son être, amenant avec elle une question sous-jacente : « Voulez vous savoir si j’emmène d’autres jeunes femmes en ces lieux ? ». Pourtant, il ne cilla pas, ne prononçant mot, aucun mouvement de sa figure d’ange, ni de son corps, ne dévoilèrent cette interrogation. Redressant sa tête fièrement, c’était un homme d’éclat à la stature imposante, il l’entraîna dans quelques ruelles avec pour direction le Nord.

« Je m’en voudrais d’abuser de votre temps, mademoiselle De Sweden. Laissez moi vous raccompagner, le sergent Bones ne tolérerait pas que l’un de ses hommes nage dans l’oisiveté. Pour lui, tout les jours sont synonymes de service, vous n’aurez pas le droit à de pause ! »

Un de ces sourires, oh éphémère esquisse, se fit sur son visage d’albâtre, complice et amusé. Il ajouta de cette voix qui aurait calmé les foules et donné courage aux troupes..

« Dites lui au pire que vous m’avez extorqué des informations, Alchimiste. Mais où allons nous, mademoiselle à droite, à gauche ? Je ne puis être votre guide, je m’en remets à vous..»

Ces mots pouvaient-ils être lus de différentes manières, ne fallait-il pas toujours s’efforcer de pratiquer une lecture secrète dont seules les personnes parfaitement versées dans les ruses et la politique connaissait ? Peut-être bien… Le colonel lui retira alors son bras, se trouvant derrière elle, prenant d’un geste assuré cette cape qu’elle portait sur un bras pour la déposer dans un léger appui sur ses frêles épaules…
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyMar 25 Mar - 1:22

Nous étions dans une situation bien étrange. A la fois si proches et si lointains. Nous nous frôlions de nos corps dans cette proximité offerte à la vue seule des passants et des eaux tumultueuses de la rivière d'Altan. Contemplant ainsi ensemble ce delta, beaucoup auraient pu nou prendre pour un couple de romantiques en besoin de se retrouver dans cette ambiance si poétique, si lyrique. Mais en même temps, nous étions séparés par nos grades et nos appartenances à deux corps d'armée différents, et si nous travaillons au même endroit, la providence ne nous a pas fait travailler dans la même équipe. Si différents.. Et si semblables; Moi, mmystérieuse dans ma façon d'être, moi mystérieuse par mon jeune âge et mon arrivée si brusque, moi mystérieuse à cause de ce charme qui m'accompagne en tout lieux, qui me précède où que j'aille. Lui si étrange, si secret par son caractère si calme et discret. Lui si étrange par sa fermeté, ses qualités d'esprit et si vie cachée. Nous étions tout deux désirés par d'autres qui cherchaient à nous connaître sans que l'on puisse intervenir dans ce magnétisme humain qui porte un individu vers l'autre, sans que l'on sache pourquoi, sans aucune raison évidente, sans aucune raison tout court. Ces pensées fusionnaient dans mon esprit alors que mes doigts se contractaient légèrement sur le bras du colonel James Soheim. J'étais partagée. Partagée entre l'envie folle de m'attarder à ses côtés, de me rapprocher de cet homme si charmeur, si charismatique, et l'envie de laisser tomber cette sorte de chasse à l'autre qui me semblait inaccessible. Mais mon caractère aidant, je ne baissais pas les bras. A quoi bon? J'étais là, avec lui, ne pas en profiter aurait été ridicule.

La voix douce et grave, posée du colonel traversa de nouveau l'espace temps dans lequel je me trouvais, me ramenant paisiblement à la réalité. Comme j'aime cette voix ! Je souris par réflexe alors qu'il me parlait de son logement, répondant à une question que j'avais posée auparavant. Il semblait ironique dans sa façon de parler des militaires et des alchimistes de l'armée. Nous étions dans une bulle à part, nous les hommes et femmes d'état. Privilégiés par le gouvernement pour les services qu'on lui rendait, on paraissait souvent bien plus chanceux qu'en réalité, et le cliché du petit toutou suivant partout les bons plans avait rapidement tracé son chemin dans la population. Nous étions les cabots de l'état, les chiens à la botte des militaires. Peu importe, nous défendions nos valeurs, et on faisait bien ce que l'on pouvait de notre mieux pour servir cette société d'ingrats. Je comprenais bien le désarroi, l'humour noir de James Soheim. Je partageais cet avis, mais je jugeais la place d'alchimiste d'état comme une position en or, aussi je n'aurais jamais lâché l'armée, je n'avais rien d'autre.

Le soleil commençait à s'éclipser tendrement derrière cet horizon bien aimé, et le ciel accompagnait sa longue et lente descente par une voûte rose-orangée, comme pour retenir ses derniers rayons lumineux en son sein. Le colonel repris la parole, répondant à une autre de mes nombreuses interrogations. il devait donc aimer ce rendre ici, et je sentais dans son regard qu'il attendait une autre question, comme si il s'attendait à ce que je fouille sa vie privée. Je n'en fis rien, et laissais couler cet instant où les yeux ténébreux du colonel vinrent se poser avec délicatesse sur mes prunelles noisettes. Je ne laissais cependant point de blanc qui aurait pu révéler que j'hésitais à poser cette maladroite question.

"Vous avez parfaitement répondu Colonel. Comme toujours.."

Il m'entraîna par la suite dans les ruelles, et nous pénétrâmes ainsi de nouveau dans les entrailles de la ville. Je le suivais, ne lâchant pas de ma main gracieuse son bras solide qui m'étais toujours tendu. Ravissement, plaisir. J'étais tout à fait joyeuse d'être là à cet instant, auprès de lui. Carpe Diem dit-on.. Le colonel m'adressa de nouveau la parole, et me proposa de me raccompagner. La mort dans l'âme, j'acceptais qu'il mette fin à ce rendez vous imprévu fort agréable.

"Oh vous savez j'avais pris cette journée pour me promener et repérer les lieux. Un alchimiste n'est pas bien efficace si il ne connaît pas la ville où il travaille. Personne ne m'attend."

Il accompagna sa proposition d'une boutade et d'un sourire exquis. Il était, il faut l'avouer, tout à fait charmant. Ses lèvres qui esquissaient un joli sourire muèrent en une moue blagueuse. Je ris légèrement, et lui répondis:

"Oh, bien, je lui dirais que j'ai déjà réussit à infiltrer les grands sevices de l'état. Il serait fou de joie mais se douterait de la blague je crois. Par ailleurs, c'est à droite qu'il faut aller, Colonel.."

Je prenais donc la direction indiquée, entraînant avec moi le cher colonel auquel je n'avais point retiré ma main. Il me faisait confiance? Je n'y croyais pas vraiment mais profitait toujours de chaque parole pour apprendre à mieux le connaître. Il se détacha de moi pour déposer sur mes frêles épaules le manteau que je tenais jusqu'alors sur le bras. Ne souhaitant le refermer, j'effleurais un instant sa main et je rougis légèrement, gênée du geste qui pouvait peut être ne pas lui plaire. Je me crispais un instant avant de remettre ma main là où elle se trouvait avant. J'étais troublée, et tâchais de retrouver mon calme le plus vite possible. Je lui adressais un regard et le remerciait pour son attention. Sans réellement m'en rendre compte, nous marchions à travers des ruelles, et je rallongeais la route jusque chez moi. Je ne réalisais pas, mais marchais, me dirigeant vers mon logement par des chemins détournés, des ruelles désertes et silencieuses, où seul le bruit de nos pas perçaient le silence. Pourvu que les secondes soient des heures.
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptyJeu 27 Mar - 19:05

Romance était peut-être le maître mot de cette rencontre, bien que séduction fût plus juste. Un jeu des plus subtiles dans lequel il était difficile de discerner les faux-semblants du vrai, l’accès à l’imaginaire de l’autre ne pouvant se faire, il en résultait dans la plupart de ses duels homme femme, un abandon, une défaite, une conquête, ou encore dans des cas plus rares une armistice. Qu’en serait-il pour ce duo improbable ? Complémentarité et différences n’étaient rien d’autres que des cartes, des atouts sans valeurs qui auraient pu insuffler l’étincelle d’une histoire ou bien au contraire sonner l’origine d’une triste fin.
Effleurement de mains involontaire ou inconscient, brève union de deux sensibilités qui ne demeura pas, tout comme cet instant magique qui les avait liés auparavant. Le beau James n’avait d’ailleurs fait aucune remarque, ne laissant entendre sa voix qui lui plaisait tant et charmait ses oreilles ; il ne manifesta d’ailleurs aucune émotion particulière, en surface du moins. Le colonel Soheim renvoyait une image tranquille et particulièrement séduisante, un exemple pour tous, un modèle de sang froid qui ne semblait connaître aucune faille.
Pourtant ne venait-elle pas de montrer en grade après tout, de gagner du galon, du poids au sein de la petite hiérarchie de ce « rendez-vous », oui, Angela se hissait toujours plus haut, toujours plus loin, au rang de « guide », éclaireur aurait-on dit dans le jargon militaire, n’était-ce pas là le rôle de sa vie ?


« Un guide n’a-t-il pas malgré tout besoin d’appui, Mademoiselle de Sweden ? Ne puis-je donc accaparer pour encore quelques minutes votre main ? »

Lui souffla-t-il sur le ton de la confidence au creux de l’oreille, son souffle chaud balayant le lobe de celui-ci, tanguant, brassant les airs pour longer un instant le galbe de son cou. Ses prunelles sombres avaient atterri dans le regard plus chocolat de sa subordonnée, laissant un instant planer un doute, un espoir peut-être ? Le colonel s’était piqué d’une fausse réaction d’orgueil, il avait exagéré un court instant ses propos pour qu’elle ne se trompe sur leur signification, ce qui aurait pu être fâcheux ! Il valait mieux que l’alchimiste soit sous les ordres du sergent Bones, aurait-elle sinon supporté l’humour parfois taquin de son compagnon de route ? Son bras se tendit pour s’offrir à nouveau dans un mouvement d’élégance et de galanterie.

Les rues défilèrent, s’éclipsèrent, s’entrecroisant pour disparaître sous les mirages offerts par le jeu de lumières d’Apollon, remémorant les esquisses de la journée, ses senteurs, sa saveur, le tout dans une mosaïque de sens. Le couple arriva finalement à bon port, entre plaisanteries et discussions. Le colonel Soheim lui retira donc la faveur d’avoir pu se tenir à ses côtés comme son amante, récupérant son membre avec tact et discernement. L’air vibra pour propager les sons, ces amantes du silence s’envolèrent avec astuce.


« Et bien, le sergent Bones a des éléments qui semblent prometteurs, tout au moins en matière d’éclaireur. Nous nous croiserons sûrement au quartier général, mademoiselle De Sweden, je ne peux que vous souhaiter bienvenue et bon courage dans la carrière que vous avez choisi. »

Déjà, il se retournait, allait-il disparaître comme il était venu, la laissant seule sur le perron de sa demeure. James lança alors un regard en arrière avant d’ajouter…

« Mais dites moi, alchimiste De Sweden, allez vous ce soir à la réception organisée par l’Empereur ? Si oui, nous nous y verrons sûrement. »
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MessageSujet: Re: Un cheminement infini..[Terminé]   Un cheminement infini..[Terminé] EmptySam 29 Mar - 2:17

J'avais été étrangement touchée par ce geste à la fois simple et attentionné. Quoi, moi, Angela de Sweden, si haute et si fière, je me trouvais gênée et rougissante devant ce si charmant colonel qui en venait à effleurer doucement mes doigts longs et fins en me remettant paisiblement mon manteau sur les épaules. Je n'étais pourtant pas si timide habituellement, non, je n'étais pas si sensible à des gestes aussi calmes. Etait-ce de la tendresse, de la sensibilité, de la séduction? Tout ceci se mêlait dans ma tête et tournait comme un vaste manège de chevaux de bois, manège incompréhensible qui tourne de plus en plus vite sans que l'on comprenne, car la petite ballade qui l'accompagne est restée aussi délicate qu'au premier tour. J'étais prise dans l'un de ces engrenages interminables, et j'étais perdue entre mon devoir et mes pensées, mes envies, dans une dimension où la volonté et la témérité déterminent tout. Abandonnée avec moi même à ce sentiment de profonde perdition, je levais les yeux vers mon épaule, passant de la main posée sur celle ci du colonel James Soheim à son visage. Ma figure rosée en haut des joues détourna son regard légèrement avant d'y revenir, comme appelée par ce sourire franc et séduisant, par ce profil engageant. J'avais du mal à maintenir mon regard, et des mèches rebelles de ma chevelure brune et bouclée vinrent bientôt me sauver de cet embarras en protégeant ma vue de ce spectacle si plaisant et à la fois si intimidant.

Son sang-froid, son calme me perturbait et me rassurait tout à la fois. Je pris un peu sur moi et sortais de mes réserves de courage avant de laisser mes lèvres esquisser avec art un sourire sur mon visage fin et élégant. Ma tranquilité, mon assurance nouvelle se brisa soudain alors qu'il rapprochait sa bouche de mon oreille et se mit à me parler. Lentement, je sentais la gêne remonter en moi mais je la faisais taire un signe à moi même, refermant de façon imperceptible mes doigts sur ma paume, de façons à chasser cette inquiétude. Le souffle chaud du colonel qui vint naviguer sur ma nuque était aussi puissant que les senteurs qui émanaient de James Soheim, ces odeurs masculines mêlées à son parfum. Un frisson m'échappa, parcourant mon échine. Je croisais le regard du colonel, si proche du mien et lui sourit, reprenant ma respiration qui s'était agitée une fraction de seconde, apaisant mon coeur qui avait bondi dans ma silhouette frêle. Je levais un peu plus le regard, un sourire rêveur et charmeur sur les lèvres. Je murmurais alors de ma voix claire et cristalline, laissant chaque mot parvenir en un souffle à mon interlocuteur:

"Prenez donc ma main Colonel, je serai votre guide."

Il me proposa a nouveau son bras avec aisance. il était fort galant ce colonel James Soheim. Je l'acceptais avec plaisir et posais donc à nouveau ma main de musicienne sur son bras solide et fort. Il était rassurant ce brave homme, dans sa démarche, dans son allure même. Il dégageait une aura de sécurité, de force et de présence. A la fois entouré de mystères, et plein d'une humanité palpable. Certains diraient que c'est un paradoxe chez un militaire de sa trempe. Nous marchâmes ainsi tous les deux jusque chez moi, et il se dégagea alors. Nous avions traversé toutes ces ruelles, toutes ces rues tant désertes que peuplées, et nous étions au perron de ce que je devais à présent appeler "chez moi". ici prenait fin cette promenade des plus plaisantes, il me fallait l'avouer.

"Merci Colonel, pour aujourd'hui."

Il me parla alors un peu du sergent Bones, que j'avais presque totalement mis entre paranthèses. Je revenais à cette réalité, le travail, l'intégration, demain dès l'aube. Je n'allais probablement pas faire grand chose, si ce n'est aller à cette étrange soirée qui me permettait de rencontrer le grand monde d'Atlan. Se retournant avec classe, avec grâce même, le colonel James Soheim effectua quelques pas avant de se retourner et de me demander très justement si j'allais à cette soirée.

"Bien sûr Colonel, j'y serais. Avec plaisir je vous y verrais à nouveau."

Je souris doucement. Voilà au moins quelqu'un que je connaîtrais, je ne serais moins totalement perdue. Et quel beau repère que voilà, envoyé par la providence pour me porter secours dans cette ville que je ne connaissais que très fraîchement? Peut être. Toujours est-il que j'étais ravie d'apprendre qu'il serait là. Il n'est pas donné à tout le monde de rencontrer une si charmante personne dans son entourage professionel, et de pouvoir ainsi le côtoyer dès que possible. Serais-je donc chanceuse? J'en doutais, mais pourquoi pas, il faut un début à tout paraît il..
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