Via Veritatis
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-19%
Le deal à ne pas rater :
PC portable MSI Gaming Pulse 16” -Ultra7 155H -16Go/512 Go
1299 € 1599 €
Voir le deal

 

 Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 12:57

L’autre côté du miroir, une des multiples facettes d’Atlan, la basse ville… Plongé dans l’obscurité, par cette nuit noire, les ténèbres avaient apposé leur sceau sur l’endroit… Les gens étaient inquiets, cela se sentait, on pouvait les entendre. Quelques malfrats sévissaient dans les rues, se regroupant en bandes pour mieux sévir, se protégeant sous l’effectif du nombre pour échafauder des plans grotesques et se lançaient dans de petits larcins. Encore nouvellement formées, elles étaient en proie à des luttes intestines, de querelles rivales au cours desquelles le chef du jour devenait la victime du lendemain.
Mais, de toute évidence, le calme était petit à petit revenu.
Certains murmuraient que tout cela ne présageait rien de bon, on croyait au vieil adage, à ce vieux proverbe qui faisait part du calme avant la tempête.

Ombres éphémères, rêves illusoires ou créatures chimériques ? Des silhouettes d’hommes se faisaient ressentir, adossées contre un mur, tout près de la taverne des aveugles, elles patientaient calmement, attendant l’instant propice à la mise en exécution de leur dessein. Les passants défilaient hommes, femmes, enfants, puis plus rien ! Ce soir, ne sauraient-ils pas qui serait à même de devenir le chef ?
Oui, toute question aurait une réponse, grâce à elle…
Un duo se détachait du lot, lié par la fraternité, par un même sang puant coulant dans leurs veines, cependant ils étaient opposés dans la laideur. L’un petit, au corps trapu, arborait un sourire déplaisant, des lèvres fines se plissaient de manière abjecte pour découvrir une dentition désordonnée à moitié pourrie, l’autre, géant filiforme, se tenait voûté sous le poids d’une croissance excessive, tout deux blonds, possédant un visage semblable mais différent, aux yeux exorbités et injectés de sang. Des ricanements se firent entendre alors qu’ils s’avançaient vers le lieu de convivialité et de tranquilité de l’endroit, la taverne des aveugles…


« C’est la sœur de la diablesse de putain qui n’a pas voulu de moi ?! »

« Ces filles-là sont des sorcières, de viles pécheresses, elles ne valent pas mieux que ces chiens d’alchimistes, d’ailleurs où crois-tu qu’elle..a obtenu ce pouvoir… Elle est comme eux ! »

« Dis, dis, grand frère, nous la ferons souffrir ? » Dans un empressement extatique…

« Oui, mais nous la conserverons malgré tout, les mots qui sortent de sa bouche nous seront utiles… »

« Je la rendrai encore plus laide qu’elle ne l’est déjà ! Toujours à se cacher derrière ce vulgaire capuchon ! Hi, hi, hi ! »

« Patience, frère… Elle élira le chef tout également. »

Le grincement d’une lourde porte qui cède pour dévoiler de nouveaux arrivants, une brise fraîche qui s’engouffre dans ce décor rustique mais plaisant, des poutres de chêne apparentes, une cheminée imposante, des tables massives… Il n’y avait personne ou presque, la fin d’une consultation sûrement pour la prophétesse et la prochaine qui ne représentait rien de plus qu’une silhouette encapuchonnée…

« Oh ! Tavernier… Offres nous à boire ! » Le plus petit des deux avait parlé, renversant au passage d’un coup de pied leste l’un des tabourets qui servaient d’assise pour l’endroit !

« L’auberge est encerclée ! Nous voulons… juste… la prophétesse… »

Les quelques hommes qui s’étaient aventurés à l’intérieur pendant que les autres montaient la garde au dehors, se dirigeaient d’un pas pressé vers la femme en question, c’est le plus petit qui mit le premier la main sur elle, en s’écriant d’un ton joyeux..

« J’ai chopé la pouffiasse ! »

La tirant violement par le bras, qui sait, le souffle du vent eut peut-être l’envie de dévoiler la fée d’Eole, découvrant son plaisant minois aux yeux de tous… Une ombre n’avait pas bougé… Pourtant, une voix grave et apaisante se fit entendre, brisant la scène en cours..

« Quelles manières que voilà, n’est-ce pas à chacun d’attendre son tour… ? »



Dernière édition par James Soheim le Lun 5 Mai - 18:59, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Alna-Ouna
Oracle Lunatique
Alna-Ouna


Nombre de messages : 10
Age : 36
Localisation : Dans les nuages
Humeur : Songeuse
Date d'inscription : 22/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vile science.
Position sur les militaires: Armes... sang...
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 16:12

La source de la peur est dans l'avenir, et qui est libéré de l'avenir n'a rien à craindre.
Kundera.

Les gens ne comprenaient décidément rien. Ils ne souçiaient que d'un avenir intime, égoiste, personnel, sordide aux yeux de l'oracle. Et lorsqu'elle en voyait la couleur en croisant leur regard, elle trouvait celle-ci si glauque, elle voyait leur âme si sombre, qu'elle en éprouvait une douleur vive. Sombre vie, ange perdu dans cet enfer aux murs obscurs. Ce qu'elle leur apprenait n'aidait personne. Elle n'éprouvait aucun mépris mais une vive tristesse. Que les prophétes sont malheureux lorsqu'il n'y a personne pour les écouter vraiment ! Et sous la lourde capuche, des larmes roulaient, fleuve sur le satin de ses joues. Mais il en était ainsi chaque jour. Les gens défilaient pour poser leurs questions banales et elle répondait pour vivre, de sa voix claire et mélodieuse, de sa voix douce et mélancolique.


-"Mon mari reviendra-t-il ?"


Pauvre femme. Son mari était mort. Son âme était déjà si grise, elle exhalait une tristesse qui ne fit qu'augmenter celle de la prophétesse.

-"Vous le rejoindrez bientôt, partez paisible."

Les questions s'enchaînaient, biensûr, et les réponses lui apparaissaient, évidentes. L'avenir a-t-il un sens ? Probablement pas. Il était, immuable, effrayant pour certains, sublime pour elle. Elle demandait peu d'argent, juste de quoi vivre et de quoi apaiser la peur qu'Hécate éprouvait face à la misère. Hécate était partie faire un tour, la laissant seule. Elle releva le regard, voyant que la file de clients n'était plus bien longue. Elle laissa un échapper un léger soupir : sa journée touchait à sa fin, elle était décidément bien fatiguée. C'est alors que de nouveaux arrivants entrèrent dans un vilain fracas qui la fit sursauter. Elle éprouva tout de suite un certain malaise, sombres âmes... Et Hécate qui n'était toujours pas là.
Les cris qui suivirent confirmèrent son impression. Hécate avait raison. Elle n'était pas assez prudente, on parlait trop d'elle...

Puis cet être répugnant s'empara d'elle. La capuche retomba, dévoilant sa face angélique, chevelure d'ébène délicieusement lissée, délicatement coiffée en une tresse, lèvres nacrées, petit nez retroussé, prunelles luisantes, un air si gracile, si innocent. Elle poussa un unique cri de surprise, d'horreur aussi, probablement. Le petit tabouret sur lequel elle était assise s'écroula avec bruit. Alna-Ouna ne supportait pas la violence mais la voix grave qui s'éleva, provoquant un certain silence, créa un divertissement lui laissant le temps de se dégager, souple et rapide, elle recula d'un pas, observant les hommes qui la fixaient d'un air nettement hostile. Elle éprouvait cette hostilité avec intensité. La première réaction qu'elle eut fut de remettre la capuche. Elle réalisa ensuite que son sauveur -involontaire c'était certain, peut-être ne valait-il pas mieux que ceux-là- était visiblement devenu la cible du mécontentement des assaillants.

-"T'es qui toi pour l'ouvrir ? Tu veux qu'on te tranche le gosier ?"

Le plus grand des deux frères s'avança vers l'ombre, visiblement très contrarié, lui crachant à la figure sans trop s'approcher cependant :

-"Si tu veux vivre tu peux encore sortir et la fermer sur ce que tu as vu."

Pendant ce temps, le petit tentait une nouvelle offensive, s'approchant de la prophétesse qui s'était immobilisée. Voyant que la situation était plutôt critique, celle-ci prit la décision de ruser. Elle tenait malgré tout à la vie et ne voulait pas voir du sang inutilement versé.

-"Oh ! Je vois... Je vois...", déclama-t-elle d'une voix thêatrale pressant sa main délicate sur son front comme si des visions s'offraient à elle, se conformant aux préjugés que les manants ont sur les oracles, fermant les yeux et fléchissant légèrement les genoux. Aussitôt, l'assemblée se figea à nouveau, espérant qu'il s'agirait d'une prédiction importante, comme le nom d'un futur chef durable...

Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 17:49

Tous se turent à la suite de cette manifestation théâtrale, l’écoutant dans un silence religieux, l’observant avec une fièvre de dévot, allait-elle tomber en transe, faire un miracle, avoir les yeux révulsés ?! Oh quel spectacle, cela serait ! Il fallait que la prédiction se réalise, qu’elle réponde à leur attente désespérée, qu’elle lise dans leur esprit, mais y parviendrait-elle ? Les regards se posaient sur elle dans une attente fébrile, allait-elle s’exprimer à la fin ! On la voulait folle, démente même, du moment qu’elle prononce quelques palabres annonciatrices d’événements. Seule une ombre restait immobile, n’y prêtant guère attention.
Le plus proche des deux frères, à savoir le plus petit, ne cachait pas son agacement, il désirait une réponse rapide comme l’éclair, tranchante comme le verre ; si bien, qu’il s’agrippa à la tunique de la prophétesse, dans un élan disproportionné pour se saisir de sa taille, la pressant de conclure. Peut-être s’imaginait-il par là qu’un peu de son pouvoir rejaillirait sur lui…


« Frangin, elle ne dit rien ! Emmenons la avec nous ! Elle me plaît ! Je la veux ! » Ces mots stridents étaient sortis de sa bouche sans l’once d’une hésitation, le ton de sa voix ne laissait présager aucun doute quant à la teneur de ses propos. Et si incertitude, il subsistait, une langue râpeuse passa sur ses lèvres inexistantes dans une moue entendue.

« Ne sois pas stupide, Ichara, tu veux jeter le mauvais œil sur nous ?! C’est une démone ! »

« Hi, hi, je prendrai ses pouvoirs… Je me vengerai d’Hécate ainsi… »

« Pffff… Tu n’es qu’un simple d’esprit, il va nous falloir capturer l’autre pouffiasse aussi alors… Je ne veux pas ses chiens de militaires à nos trousses… ! » Ainsi, la menotte de l’aîné s’écrasa avec fracas sur la table, faisant valser au passage les verres encore posés sur celle-ci, répandant des traînées écarlates de vin… L’expiration d’un soupir se fit sentir, consentement tacite de la proposition du cadet, l’homme reporta son attention sur l’ombre qui n’avait déserté les lieux, il fallait s’en débarrasser... Et aussi du tavernier…

« Tu ne t’es pas enfui, tu n’ouvres même plus ta grande gueule ! Naïf que tu es, si tu penses t’en sortir indemne ! Rien n’y personne ne viendra te sauver… »

Quelqu’un s’était-il intéressé à lui pendant les minutes qui s’étaient écoulées dans la pièce ? Avait-on remarqué ce dessin occulte et bizarre qu’il avait tracé d’un index habile et folâtre à l’encre de ce vin de piètre qualité, à même cette table sertie nombreuses nervures ? Un cercle, des arabesques oniriques étaient gravées en son centre, des formules tout également ornées le rebord de cette géométrie continue. Y apposant l’empreinte de ce doigt encore humide, une vive lueur se produisit, des flammes apparurent tout autour de ce « soi-disant » oracle et près de cette ombre, les protégeant tendrement à l’image d’une vieille amante… Elles s’étaient dressées entre eux et le groupe si subitement, subrepticement que ces flammes aux couleurs dansantes produisirent de leur effet…

« Frangin ! Fuyons ! C’est l’œuvre de la sorcière ! Dégagez tous ! Elle a attiré sur nous le mauvais œil ! Le malin, je vous dis ! Elle nous tuera ! »

Déjà le plus jeune s’enfuyait alors que l’aîné restait dressé face à l’ombre et à la prophétesse…

« Un alchimiste d’état ? Rien que ça ! A la taverne des aveugles ! Je ne crains pas ta vile science ! Monstre que tu es, chien du Kaiser… »

« Je vois que tu as tout juste… »

Ses mots furent délivrés des lèvres masculines et tentantes de cet ombre qui dévoila son visage au grand jour, rabattant sa capuche en arrière, découvrant son minois d’ange, des traits fins servant une si belle figure et un corps que l’on devinait attrayant sous cette toge informe.
D’un mouvement de tête, il lança alors à cette femme d’une voix autoritaire mais confiante…


« Montez vous réfugier en haut et ne descendez pas quoiqu’il arrive ! »

Mais déjà, l’autre homme se jetait sur lui, une dague à la main, il avait fait fi du mur de flammes, barrière impressionnante de chaleur pour l’attaquer par surprise.
Revenir en haut Aller en bas
Alna-Ouna
Oracle Lunatique
Alna-Ouna


Nombre de messages : 10
Age : 36
Localisation : Dans les nuages
Humeur : Songeuse
Date d'inscription : 22/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vile science.
Position sur les militaires: Armes... sang...
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 19:09

Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur.
Victor Hugo.

L'oracle n'avait pas peur de ces deux hommes. Leur tentative était vouée à l'échec, tout simplement. Elle ignorait tout simplement la réponse à leur question pour une bonne raison ; il n'y aurait jamais un chef définitif ni même durable dans la ville basse. La vie y était bien trop dangereuse. Mais donner cette réponse, aussi vraie soit-elle, n'avait aucune utilité, si ce n'est celle d'énerver un peu plus les deux excités.
Son regard se reporta sur l'ombre et son coeur s'emplit d'une méfiance pleine d'amertume. Il lui parut bien plus dangereux -que les deux autres et elle regrettait déjà amèrement qu'Hécate ne soit pas rentrée -sa soeur, à coup sûr, aurait éventré ces deux là avec un poignard sans la moindre vergogne- pour la défendre convenablement.
Le feu. Un alchimiste. Alna-Ouna se demanda comment sa soeur aurait réagit à sa place... Probablement aurait-elle sauté sur l'alchimiste pour essayer de l'étrangler sans se soucier de ce qui se passait autour... Elle qui les haïssait tant. Mais elle n'était pas Hécate et cet homme venait plus ou moins de la sauver. Elle fixait le feu d'un air impassible, tenant sa capuche d'une main, comme pour l'empêcher de tomber à nouveau. Elle accorda à peine un regard à l'alchimiste qui venait de se dévoiler. Un ordre ? Il rêvait, elle n'allait pas le laisser se faire massacrer par ces deux fous.

-"Pas question...", sa voix était incroyablement sereine.

Lorsqu'elle vit le misérable se jeter sur lui, poignard en main, elle ne prit pas le temps de réfléchir et étendit son pied avec souplesse, effectuant un magistral croche-pieds à l'idiot qui, prit dans son élan, quelques flammes embrasant ses loques, s'écroula lamentablement aux pieds de l'alchimiste, sa tête heurtant violemment le rebord d'une chaise, lui faisant perdre conscience. Elle ramena son pied lentement sous la cape, puis décidant de prendre les choses en main, elle prononça d'un ton lugubre, à l'assemblée qui les regardait d'un ton méfiant, un peu dissuadée par le mur de flammes et par l'échec de leur compagnon :

-"Vous avez allumé mon courroux et celui des forces divines, fuyez avant que les flammes infernales ne vous embrasent tous ..."

Puis, pour avoir l'air plus crédible, elle étendit ses mains vers le ciel, la capuche retombant sur son dos comme pour dévoiler la -fausse- fureur qui sublimait les traits fins de son visage. Aussitôt, les forbans, voyant leurs craintes confirmées et oubliant la logique de leur compagnon sortirent de la taverne en un brouhaha épouvantable, sans demander leur reste mais se faisant la promesse de se venger.
Le regard de la prophétesse qui avait abandonné ses mimiques se darda impitoyablement sur l'alchimiste, d'une limpidité éblouissante, l'ombre des flammes dansant dans ses prunelles transparentes. Elle savait qu'elle devait se méfier comme de la peste des envoyés du pouvoir. D'ailleurs pourquoi était-il ici ? Elle ne se sentait pas la force de le sonder, d'ailleurs elle tremblait légèrement.

-"Vous étiez venu consulter ? Je suis désolée pour ce désagrément, mes client sont parfois," elle jeta un coup d'oeil au corps inerte dans lequel elle sentait un néant qui présageait la mort, "un peu pressés..."
Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 20:52

Il n’y a pas de fumée sans feu…
Peu à peu étouffées, les arabesques flamboyantes suivirent la volonté de leur propriétaire, s’évadant dans un voile d’une brume légère et disparate, les laissant seuls.
Les vandales avaient déserté face à cette mise en scène rocambolesque et plus important, ce couple improbable avait la vie sauve. Les dernières danses des effluves argent se firent avant de mourir définitivement dans une nouvelle obscurité. Le tavernier, brave homme d’une soixantaine d’années, s’était réfugié derrière ce comptoir pendant l’assaut et était encore frissonnant de terreur. Oh, ce n’était pas la première fois qu’une telle chose arrivait mais cet « honnête commerçant » ne parvenait à s’y habituer. Se redressant sur ces vieux membres, il balbutia quelques mots, encore sous le choc de la surprise.


« Par ici, nous n’aimons guère les alchimistes mais je ferai une exception pour vous… Ne soyez pas si formels tout deux, venez…donc boire un coup. A qui ai-je l’honneur Monsieur ? »

Lui, le visage découvert se plaisait à laisser courir ses perles sombres sur les tréfonds obscurs de ce capuchon, sondant à sa manière la frêle beauté qu’il avait pu entrevoir puis sortant de sa rêverie sous l’appel du vieil homme, il détourna la tête et ne lui prêta plus nul regard. Pourtant, en son fort intérieur, il demeurait impressionné par l’audace et le courage de la poupée de porcelaine que l’on qualifiait de sorcière, peut-être était-ce vrai ? Peut-être lançait-elle des sorts à ceux dont elle croisait le regard comme une Méduse vaporeuse… ?

« Je suis le colonel James Soheim… Je ne désire imposer ma présence, Monsieur. Je suis désolé pour les dégats causés. »

Puis il se reporta sur elle, la scrutant, soutenant son regard qu’il devinait au loin. Sa voix en parfait accord avec sa physionomie se fit entendre dans le petit établissement, sonnait-elle plus familière à ses oreilles ? Elle se parait même d’une taquinerie espiègle, comble de l’audace ?

« Madame, je ne voudrai attraper le « mauvais œil », n’avez-vous pas infligé à ces hommes le pire des châtiments ? Je ne suis qu’un messager mais faites attention à vous, vos dons sont recherchés par l’Etat, il serait plus prudent de vous cacher pendant quelques temps. »

Avertissement ? Mauvais présage ? Conseil amical ? Redevances ? Un sourire s’esquissa sur ses lèvres chaleureux et avenant mais déjà il se dirigeait vers la sortie de l’auberge.
Revenir en haut Aller en bas
Alna-Ouna
Oracle Lunatique
Alna-Ouna


Nombre de messages : 10
Age : 36
Localisation : Dans les nuages
Humeur : Songeuse
Date d'inscription : 22/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vile science.
Position sur les militaires: Armes... sang...
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 23:10

Alna-Ouna adresse un sourire rassurant à l'aubergiste, le vieil homme avait développé une forme de tendresse pour la prophétesse qui lui ramenait une clientèle nombreuse en donnant ses consultations dans la taverne. Elle voyait bien qu'il était mal à l'aise face à l'alchimiste et elle partageait ce malaise. Elle observait silencieusement celui-ci, le détaillant désormais du regard. C'était un homme poli et distingué, rien à voir avec les forbands qui venaient de partir... Mais cette beauté poudrée, cette élégance, n'étaient pas de bon augure. Son âme était rongée par une terrible ambition. Il venait de la-haut. La-haut... C'était le mal pour elle.
Elle retint son nom.

Puis il annonça la couleur. Hécate avait vu juste : elle était en danger, plus ou moins. Il se permit un sarcasme que l'oracle trouva fort déplaisant, mais qu'importe... Il fallait bien qu'un militaire gradé s'amuse un peu en taquinant les pauvrettes.
Elle répondit aussitôt, d'un ton un peu froid mais d'une voix toujours aussi douce, caressante comme une lisse étoffe :

-"Et pourquoi me prévenir si vous êtes au service de l'état ? De plus, si je me cache je perd mon unique gagne-pain. Non pas que je sois vénale, l'argent m'indiffère mais la survie m'importe. Bien entendu, que dis-je... Un alchimiste d'état ne peut pas comprendre les affres de la misère."

Il n'y avait aucune hostilité dans sa voix, juste une forme de tristesse, comme un certain regret qu'il ne puisse la comprendre, mais elle était réaliste. Elle se trouvait dans une impasse. Elle refusait de devenir l'instrument du pouvoir, elle avait du mépris pour cette monarchie qui était rongée par la corruption et vouée à une inexorable déchéance. Sa soeur était une révolutionnaire de la première heure qui n'avait que le mot "république" à la bouche, après d'interdites lectures. La politique n'était pas un jeu qu'elle appréçiait... Mais elle avait besoin d'argent pour vivre et elle ne pouvait rester cachée sans revenu... "Je vendrai de la laine, après tout c'est une solution..., mais les gens sont devenus si fous, puis-je encore espérer être en sécurité ici ? Le mieux ne serait-il pas de quitter cette ville maudite sur le champs...". Il partait déjà, le corbeau, le porteur de funeste message, ayant répandu son poison... C'est alors que le tavernier s'exclama, visiblement mécontent de devoir rappeller l'alchimiste :

-"Mon... Colonel, que dois-je faire de ce... de ce... corps ?", il pointait du doigt le corps visiblement mort, par terre. La prophétesse y posa un regard plein de gène. Elle était rongée par la culpabilité, elle qui se voulait discrète, c'était réussi...
Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyJeu 24 Avr - 23:49

Les circonstances ne lui étaient pas favorables, un climat d’hostilité planait en ces lieux à son encontre, il n’était pas le bienvenu, il le savait et l’avait su avant de se rendre dans cette maudite taverne. Plein de fougue et de cette assurance décadente que beaucoup aurait qualifié d’insolente arrogance, il avait jeté un regard en arrière suite aux propos de la mystérieuse prophétesse, allait-il cracher un peu de son venin sur cette belle figure ? Il n’en fit rien, de part pour ne céder à son impulsivité innée, mais aussi tout également, car son ton l’avait assagi. Si bien que lorsque sa voix se fit à nouveau entendre, appuyant ses dires, elle était empreinte d’émotions lointaines qui s’étaient ravivées au cours de la soirée… Mélancolie, amertume, tristesse, peut-être ?

« Non, en effet, je ne le peux. »

Quant à ses autres interrogations, il les occulta tout simplement. Ces questions restèrent en suspens, perdues dans l’air avant de sombrer dans le néant. Le colonel n’avait pas fléchi, il ne s’était pas arrêté dans ses pas qui l’amenaient toujours plus près de cette porte, entrée qui était synonyme de sortie, et sûrement, qu’on l’aurait vu disparaître de bon gré s’il n’y avait pas eu un macchabée dans le modeste établissement. Sa main s’était crispée sur cette poignée cylindrique, toute de cuivre vêtue, polie par un usage excessif, suite aux palabres hésitantes du tavernier. Déjà, ses yeux sombres comme les ténèbres pointaient un regard en arrière vers le corps inerte qui venait d’être fauché ; qui était-ce donc que ce James Soheim ? Un ange, un démon, un homme ? Ses orbes vifs et noirs avaient détaillé la réaction de chacun des intervenants avant de se plisser douloureusement dans une vive constatation. On l’entendit de nouveau…

« Ce ne sont pas aux civils d’endurer les responsabilités de l’armée, je suis le seul meurtrier de cet homme, je m’occuperai du corps, j’enverrai des hommes le prendre… En attendant, il faut que vous cachiez ce cadavre jusqu’à demain matin. »

Et, il fut le premier à s’approcher du mort, de cet homme plongé dans un sommeil éternel, de cet amant de la Faucheuse. Retroussant ses manches pour ce dur labeur, il s’appliqua à l’agripper sous les aisselles pour faciliter ses prises et commença à déplacer le mort avec efficacité…

« Avez-vous…un endroit qui pourrait convenir ? »

Soheim ne leur avait demandé de l’aide, d’ailleurs le tavernier n’en avait proposé aucune…
Autre chose notable, avaient-il remarqué ce petit sac déposé sur une table, une bourse de cuir qui paraissait remplie…. ?
Revenir en haut Aller en bas
Alna-Ouna
Oracle Lunatique
Alna-Ouna


Nombre de messages : 10
Age : 36
Localisation : Dans les nuages
Humeur : Songeuse
Date d'inscription : 22/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vile science.
Position sur les militaires: Armes... sang...
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyVen 2 Mai - 18:48

Aucune réponse. Qu'importe, les réponses viendraient d'elles-même, en temps voulu. Pour le moment, l'heure était à songer à un moyen de masquer la mort du misérable. Apparemment, le colonel ne rechignait pas à régler le problème lui-même. Après tout, les militaires étaient accoutumés à ce genre d'horreurs, elles étaient l'unique moyen de leur pitoyable existence. Elle observait la scène, évasive, éthérée, simple spectatrice, ne souhaitant plus entrer dans l'actions.
Elle songeait aux dangers qu'elle courait, nombreux et effroyables, elle avait les yeux mi-clos et le regard vide, songeur, dénué de la moindre expression, elle se sentait perdue, inconstante, égarée. Elle savait que l'homme était mort par sa faute, elle n'en éprouvait aucun regret : cet être pêcheur était enfin délivré du vice dans lequel il allait sombrer.
Le tavernier, qui lui, était dans un état de panique assez prononcé, s'exclama :

-"Oui, oui... mon colonel ! La cave à vin est un endroit parfait, il n'y a que moi qui y vais !"

Et, sur ces mots, il se précipita vers une petite porte derrière le comptoir et l'ouvrit, montrant l'intérieur de la cave, où s'entassaient des piles de bouteilles.
Pendant ce temps, Alna-Ouna s'était assise sur une chaise, les jambes croisées, les mains posées dessus, et elle semblait attendre que le cadavre soit caché puis l'alchimiste parti.
C'est alors que la porte de la taverne s'ouvrit avec fracas, faisant sursauter le tavernier. La prophétesse murmura, d'un souffle inaudible :

-"Hécate, enfin..."
Revenir en haut Aller en bas
Hécate
Cruelle courtisane
Hécate


Nombre de messages : 11
Age : 36
Date d'inscription : 23/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vif mépris.
Position sur les militaires: Exquis dédain.
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyVen 2 Mai - 19:15

Hécate était plutôt de bonne humeur, ce soir là, elle venait de gagner une jolie somme au lit avec un riche marchand d'épices importés, il était plutôt laid et gras, mais il lui avait donné de quoi survivre un mois sans faire de passes. Bien sûr, elle allait utiliser l'argent pas la cause, surtout. Elle retournait à la taverne où consultait sa sœur, afin de voir si tout se passait bien. En arrivant dans le quartier, elle remarqua le regard effrayé des gens qu'elle croisait, ils murmuraient et semblaient la craindre. Bien qu'intriguée par une telle attitude, elle ne s'inquiéta pas réellement et poursuivit sa route jusqu'à la Taverne dite des aveugles. Elle poussa vivement la porte, comme elle avait l'habitude de le faire, puis entra.
Elle portait une robe de mousseline blanche, assez courte et qui dévoilait ses cuisses affriolantes, Sa taille était compressée dans un petit corset noir orné de dentelle et qui faisait indécemment ressortir sa poitrine, sous le tissu blanc qui la recouvrait de ses plis gracieux. Sa chevelure défaite caressait la chair laiteuse de sa nuque. Elle s'avança, silencieuse, regardant un instant sa soeur, le cadavre, le tavernier, puis... L'alchimiste. Son regard se figea sur le cadavre.

-"Qui a tué cette ordure ? Les pourritures du gouvernement, peut-être ? Pour une fois qu'ils feraient quelque chose de bien, ces minables."


Sa soeur se crispa, tandis que le tavernier bégayait :

-"Mademoi... Mademoiselle Hécate, il y a... il y a... le co... le coco.... le colonel James Soheim qui... qui est là..."


La belle éclata de rire, tandis que ses prunelles lumineuses se dardaient froidement sur le militaire. Elle laissa sa main glisser le long de sa hanche, pour atteindre un poignard qui était accroché au niveau de sa cuisse et dont elle effleura distraitement la garde.


-"Rentre à la maison mon ange. Je règle ce petit problème."


Alna-Ouna aurait pu s'opposer à l'ordre de sa soeur, elle n'en fit rien. Ces affaires concernaient la pragmatique Hécate, pas l'oracle. Elle salua les deux hommes d'un signe de la tête puis sorti comme si de rien n'était, rapide et éolienne. Hécate s'approcha du colonel de son pas félin, restant néanmoins à une honorable distance de celui-ci.


-"Alors vous êtes le fameux colonel James Soheim... Pourriture des pourritures. Vos hommes m'ont souvent traquée, colonel, mais ils ont toujours échoué. Beaucoup sont morts de ma main, j'ai encore le goût de leur sang dans ma bouche... Mais vous n'êtes pas un homme qu'on assassine froidement, je n'oserai avoir la prétention d'affirmer pouvoir vous tuer de ma main.
Cependant, si vous veniez, par ordre de vos supérieurs ou par ambition personnelle, à vous en prendre à ma soeur, je fais le serment que je trouverais les forces pour vous exécuter. Est-ce clair ?"


Elle le toisa avec superbe avant de reporter son regard sur le cadavre, puis de le laisser glisser jusqu'à la cave à vin. Elle connaissait très bien cet homme et se doutait qu'il ne tarderait pas à créer des ennuis. Elle pencha la tête sur le côté et adressa un sourire parfaitement angélique au colonel, la manche de sa robe s'affaissant sur son épaule et dévoilant un peu la courbe de son seins :

-"Et si nous mettions ce joli corps au frais ?"
Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyVen 2 Mai - 20:28

L’une Soleil, l’autre Lune, effacée sur l’heure alors que l’autre enjouée, jouaient-elles toutes deux les cartes de la complémentarité ? La voluptueuse venait de débouler, sans crier gare, la vamp avait rejoint sa tanière, retrouvant sa chère et tendre sœur qu’elle adorait par-dessus tout.
Le pauvre colonel ! Il ne trouverait nulle faveur, ni bon sentiment en ces lieux, James Soheim n’était pas le bienvenu. Aurait-il connu de meilleurs augures si ce duo délicieusement féminin l’avait réellement vu ? N’incarnait-il pas un idéal de vertus malgré ses ambitions secrètes ? Difficile à sonder que ce bel esprit… Il s’était depuis longtemps débarrassé de cette épaisse cape robuste qui l’avait au préalable emmitouflé et s’attelait à la nouvelle tâche qu’on lui avait confié, faire disparaître, s’envoler, s’évaporer ce truand pour toujours endormi. Vêtu d’un pantalon de velours et d’une simple chemise de coton, il avait fière allure, une carrure athlétique, un homme que l’on savait plaisant et qui savait plaire.
L’arrivée d’Hécate avait apaisé Alna-Louna, émoustillé ce brave tavernier, troublé l’espace d’un instant James. C’était donc elle. Elle, ce succube, cette ange dont jeunes et plus vieux convoitaient, désirant goûter à ces caresses et jouir de ces courbes.
Il avait soutenu son regard face à ces mots, le feu sombre de ses yeux attisaient et déplaisaient à la fois, n’était pas ainsi qu’était fait cet homme ?
Le tavernier priait d’une main tremblante Hécate de se taire comme s’il avait peur que ses propos contrarieraient le colonel et le priverait donc de son aide. Sa voix l’interpella chevrotante et faible…


« Hécate… Je.. Ne parles… pas ainsi ! »

Voulait-elle le défier ? Qui s’en mordrait les doigts au final ? Elle, lui ? Plissant ses yeux, occultant ses prunelles noires et vives, un léger sourire prit possession de ses lèvres tentantes… Sa parole se fit acerbe en empruntant le ton d’une brève espièglerie.

« C’est moi qui suis le responsable de ce meurtre, Mademoiselle Hécate. Quant à ces hommes qui vous traquent, je n’y suis pour rien. Je n’ai à la vérité sous ma coupe que quelques hommes en qui j’ai confiance, je ne peux répondre des actions des autres. Je ne vous pense pas meurtrière ou seulement des coeurs. Mais, vous pouvez me croire sur un point, je n’en veux ni à votre vie, ni à celle de votre sœur. L’empereur vous cherche, il faut que vous disparaissiez toutes deux pendant un moment. Trouvez un endroit où vous cachez le temps que cette lubie passe aux généraux du Kaiser… »

D’une traite, ses mots avaient atteint leur cible. Puis de bon gré, il commença à retrousser les manches de son haut pour se saisir du corps…Lançant au tavernier un appel pour soulever le poids et le conduire à la cave..

« Vous…Aidez moi.. »
Revenir en haut Aller en bas
Hécate
Cruelle courtisane
Hécate


Nombre de messages : 11
Age : 36
Date d'inscription : 23/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vif mépris.
Position sur les militaires: Exquis dédain.
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyVen 2 Mai - 21:31

Mentait-il ? Qu'importe. Le petit jeu qui débutait ici plaisait à la belle, et un petit sourire amusé, ornant ses lèvres comme le plus parfait des bijoux, manifesta cette paradoxale satisfaction. Cet aimable colonel pouvait parfaitement chercher à les berner pour gagner leur confiance et les livrer plus aisément à sa sérénissime altesse. Mais il prenait des risques, malgré tout. Qu'il soit sincère ou non.
Hécate fit signe au tavernier de rester là où il était, tenant la porte de la cave à vin, et elle se dirigea elle-même vers James, toujours souriante, roulant des hanches avec une nonchalance inadéquate à la situation morbide. Puis elle se pencha au dessus du cadavre et s'empara des pieds de celui-ci, conservant son regard magnétique plongé dans celui du colonel. Ainsi le corps défunt fut-il porté à son premier sépulcre, dans cette tension absolue, où oscillaient déjà les passions les plus folles. Un silence religieux s'était fait. Puis le cadavre fut posé parmi les breuvages et ils purent sortir de la cave à vin que le tavernier prit soin de fermer à clé, non sans jeter un dernier regard, inquiet, au corps gisant.
Après ce pré-enterrement digne de la plus sinistre des farces, Hécate s'approcha du colonel, le laissant profiter du parfum sucré qui émanait d'elle, aura aux fragrances capiteuses. Lorsqu'elle fut assez proche de lui, elle lui susurra d'un ton provocateur :

-"Ainsi donc, mon beau colonel, vous nous protégez... Mais quelle bonne âme. Et vous ne demandez rien en échange, même pas le récit de votre avenir brillant, même pas une nuit d'étreintes enflammées. Quel homme !
Disparaître ? Toutes les deux ? Bien. Alna-Ouna ne donnera plus de consultations et je me ferai discrète quelques temps."



Elle souriait toujours. Elle était si proche de lui qu'il pouvait sentir son souffle suave caresser sa nuque. Hécate dégageait une impression mystique qui était tout à fait érotique, vestale lascive, voluptueuse prêtresse.

-"Mais que diriez-vous de me suivre dans une des chambres de cette auberge, cher colonel. Je ne voudrais pas avoir une dette à l'égard d'un des hommes de l'empereur... Allons, vous ne pouvez pas refuser, je prendrais cela pour un outrage."
Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyVen 2 Mai - 22:24

La première de ce tandem féminin avait cédé sa place à la seconde sans le bruit d’un soupir, ni l’ombre d’un mouvement ; docile jumelle d’une voluptueuse plus ardente ? La plus pragmatique des deux sœurs n’hésita pas une seule seconde à accompagner le colonel dans sa sale besogne, amenant ce corps vide d’âme jusqu’à son sordide tombeau, il aurait pu apparaître comme un souverain des temps anciens si plus de vivres, de clinquants et de fastes avaient pourvu cette cave dont l’architecte aurait été l’humble vieillard…Si, seulement…
Un jeu de séduction se profilait-il à l’horizon ou avait-il commencé depuis l’entrée en scène de la belle ?
Féline, divine, l’insondable Hécate était venue jusqu’à lui. L’ondulement de ses hanches, ce parfum de mystère, le susurrement de ses mots, était-ce là une parade amoureuse ?
Avait-il marqué un quelconque signe extérieur de faiblesse dû à son sexe ? Pas le moins du monde, la nuit de ses yeux s’abattait sur le regard plus clair de la belle, sans sourciller, dans un échange magnétique. Un amusement certain se lut sur sa bouche tendre et ferme, elle ne pouvait en douter ses paroles avaient suscité un intérêt. Qui répliquerait le plus vite dans cet échange ? Qui serait désarmé face à l’autre…


« Voyons, Madame, ne vous moquez point. Et puis, je vous le demande, Miss Hécate, en quoi me devriez vous quelque chose ? Ne m’avez-vous pas aidé à transporter un mort ? N’avez-vous pas déjà bien assez payé votre dette ? Cela serait parjure de vous imposer ma présence et d’accaparer votre précieux temps. »

Soheim avait poussé le vice de ce challenge un peu plus loin, approchant l’espace de son discours, son visage de la délicieuse figure avant de le reculer ainsi que sa personne pour reporter son attention sur le tavernier. Avait-elle aussi subi l’attaque de son odeur, le détachement certain de ces mots et son arrogance folle qu’il possédait tout deux.

« Un homme passera demain, ne lui ouvrez que s’il évoque le corps… »
Revenir en haut Aller en bas
Hécate
Cruelle courtisane
Hécate


Nombre de messages : 11
Age : 36
Date d'inscription : 23/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vif mépris.
Position sur les militaires: Exquis dédain.
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptySam 3 Mai - 0:57

Hécate éclata de rire. Un rire léger et agréable, coulant comme une eau bruyante sur des rochers. Quelle arrogance ! Cela était bien digne d'un alchimiste d'état... Mais l'homme était bien séduisant et amusant de surcroit. Presque autant que Charles, ce qui n'était pas peu dire.

-"Bien mon colonel, excusez moi mais je dois me... me retirer... Vous avez les clés mademoiselle Hécate."


Le tavernier, confus, se hâta d'ouvrir une porte, qui se referma en grinçant, et de monter à l'étage, comme le suggéraient les grincements de l'escalier sous la pression de ses pas.
Hécate continuait de fixer James, un sourire mutin aux lèvres. Il faisait un bel adversaire. Elle vint se glisser derrière lui, affirmant d'un ton amusé :

-"On ne m'impose jamais sa présence. Si une présence me déplait, je remédie sur le champ à ce problème."

Elle effleura à nouveau sa dague du bout des doigts, malicieuse.


-"Vous nous protégez contre le pouvoir auquel vous êtes censé obéir, cher colonel... Je me dois donc de vous remercier pour vous encourager à reproduire un tel acte de charité. Et puis, si j'en ai envie, pouvez-vous vraiment refuser ? D'ailleurs, ne dit-on pas que ce que femme veut, Dieu le veut ?"


Elle s'était rapprochée de lui, sans la moindre attitude lascive : elle n'en avait pas besoin, la volupté était dans chacun de ses gestes, des mots qui franchissaient le seuil de ses lèvres entrouvertes, dans chaque parcelle de son être. Elle avait toutes les raisons de le mépriser, et elle ne comptait plus les fois où elle avait renvoyé des soldats impériaux avec une violence extrême, mais elle se sentait d'humeur joueuse, et elle voulait voir jusqu'où le jeu pouvait aller. Elle était prête à aller jusqu'au bout, de façon momentanée, prête à tout oublier le lendemain. L'alchimiste était beau, charmant, c'était un ennemi, et alors ? L'amour charnel n'impliquait pour elle, ce n'était qu'un amusement plaisant, tellement plus plaisant lorsque l'adversaire était doué...
Puis, les doigts gracieux de sa main vinrent s'entrelacer dans ceux du colonel, fermes mais tendres à la fois, tandis qu'elle l'entrainait déjà vers la porte que le tavernier avait franchie quelques instants auparavant.
Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptySam 3 Mai - 13:26

Le jeu ne faisait que commencer, évidence même pour chacun des participants de ce sordide théâtre. Ainsi, la voluptueuse Hécate lui offrait sa main dans un écrin de tendresse, leurs doigts s’en trouvaient noués l’un à l’autre dans une étreinte passionnelle, s’amourachant comme des amants, imprimant leurs empreintes en toute hâte dans une pression délicate et légère. Bien que la surprise se lut sur le visage du brillant colonel, l’étonnement s’effaça rapidement pour laisser place à cette séduction étincelante, ce défi prenait-il une nouvelle dimension, un nouvel espace plus tactile ?
Oh comble de l’amusement, il se permit un rire sobre qu’il camoufla derrière l’expression de sa belle dentition de porcelaine ornée de part et d’autre de ses lèvres arquées en un sourire.
Il lui concéda sa main, main dans laquelle s’emprisonnait sa menotte plus fine et alors qu’elle commençait à le conduire jusqu’au seuil de cette porte qui menait vers l’étage, il la stoppa, la ramena à lui, l’attirant tout contre lui, lui faisant effectuer une arabesque d’acrobate, une pirouette de ballerine, un léger tour sur elle-même avant qu’elle ne vienne s’échouer sur son torse.


« L’envie me prend de vous contrarier Dame Hécate juste pour, un tantinet, vous agacer et qui sait attiser votre curiosité ? Et puis, pensez vous pouvoir me faire confiance ? Puis-je vous faire conscience ? Qui vous dit que je ne suis qu’un bon samaritain, désireux d’aider son prochain ? Et enfin, ne serait-ce pas vil de votre part de vouloir me voir reproduire un tel schéma ? Cela en perdrait tout son sens et puis je ne serai plus que l’ombre d’un pantin ? Ne suis-je pas déjà un chien de l’armée, ma chère Hécate ? »

Il prononça ses mots avec une extrême espièglerie et le final de son discours ne fut pas le grandiose de la scène, s’appropriant la même intimité qu’elle prenait en sa compagnie. Puis l’aidant à se redresser, il détacha son bras enroulé autour de la taille fine et gracieuse de la belle et dénoua sa précieuse menotte qu’elle lui avait volée.

« Prenez soin de votre sœur, Miss Hécate. Si vous voulez me trouver, je suis sûr qu’il ne vous sera pas difficile de trouver les lieux où je me terre. »
Revenir en haut Aller en bas
Hécate
Cruelle courtisane
Hécate


Nombre de messages : 11
Age : 36
Date d'inscription : 23/04/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Vif mépris.
Position sur les militaires: Exquis dédain.
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: ...   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyDim 4 Mai - 14:46

Buste contre buste, poitrine contre torse, cœur contre cœur : ainsi les avait-il figés. Légèrement surprise par l'acte téméraire du colonel, la sublime catin le laissa parler, enivrée par le parfum de son adversaire, une main sagement pressée sur le torse de celui-ci, le regard relevé dignement vers lui. Avait-il peur d'elle ? Probablement. Non pas parce qu'il voyait en elle une sorcière, mais probablement parce qu'il la savait déjà capable du pire. Peut-être avait-il eu raison, ce soir là, de refuser de se glisser dans la couche de la belle : peut-être ce charmant colonel serait-il mort en pleine étreinte... Elle-même ignorait comment ce jeu là se serait achevé si elle avait gagné si tôt.
Lorsqu'il se détacha d'elle, elle lui offrit un délicieux sourire plein de confiance. Tournant autour de lui quelques instants, comme un fauve encerclant sa proie de son corps agile. Leurs chemins se recroiseraient, sans aucun doute, quelle qu'en soit la raison...

-"Soit, soit... Même s'il serait bien plus agréable d'être mon pantin que d'être le chien de l'empereur... Mais l'agréable n'est pas une priorité pour les êtres ambitieux, vous le savez mieux que moi, mon tendre colonel... Aussi, je vous souhaite tout le bien du monde, et que cette nuit vous soit douce, à défaut d'être exquise..."


Elle fit une révérence pleine de noblesse, offrant une vue imprenable sur la profondeur de son décolleté, puis se releva d'un mouvement élégant et fila à petits pas gracieux vers la sortie de la taverne. Elle poussa vivement la porte et la referma derrière elle, sans laisser à son cher adversaire le temps de réagir. Elle avait sorti la clé de la taverne, et pleine de malice, elle glissa celle-ci dans la serrure, enfermant ainsi James dans la taverne. S'il croyait pouvoir refuser impunément sa couche, il se trompait lourdement ! Il allait s'en mordre les doigts. Elle murmura d'un ton langoureux, pour elle-même :

-"Bonne nuit petit colonel..."


Puis, légère et satisfaite de sa farce puérile, délicieuse chute d'une comédie qui l'avait tant amusée, elle reprit sa marche, probablement pour achever sa nuit dans les bras d'un autre homme qui ne saurait la repousser, et dont l'ardeur et la passion sauraient lui faire oublier la contrariété causée par cette guerre inachevée.
Revenir en haut Aller en bas
James Soheim
Ardent colonel
James Soheim


Nombre de messages : 88
Age : 36
Date d'inscription : 02/03/2008

Poussières de vie
Position sur l'alchimie: Pratique de celle-ci
Position sur les militaires: Colonel
Contacts et relations ::

Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] EmptyDim 4 Mai - 19:54

[i]Fugace Éole qui disparaît sans se retourner, le jeu prenait fin pour le moment et peut-être valait-il mieux que tout ceci se termine ainsi. Et puis, après tout, cela aiguisait peut-être leur intérêt respectif. Le colonel Soheim n’avait en aucune manière chercher à la retenir, n’y à se lancer à sa suite, cela aurait été lui faire trop d’honneur. Quant à sa jumelle, elle avait mis les voiles depuis belle lurette, c'était donc à son tour de quitter cet antrede boissons, ce qu'il fit sans plus attendre...
Mais à sa stupeur, la porte était verrouilée, sûrement une farce de cette courtisane.... Après avoir forcé plusieurs fois sur la poignée, il ne se découragea pourtant pas, refusant d'aller réveiller le vieil homme dans son sommeil... Faisant une nouvelle fois appel à son alchimie, le mécanisme céda et il put disparaître lui aussi dans la fraicheur de la nuit....


Faites aussi attention à vous, miss Hécate...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]   Dis moi, que vois-tu ? [Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Dis moi, que vois-tu ? [Terminé]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Via Veritatis :: Atlan, la Lumineuse :: La basse ville :: La taverne des aveugles-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser