C'est tout à votre honneur...

[=> Quartiers privés]

Les grandes marches de marbre montaient vers l'entrée du Jardin d'Oros. Au coeur de la Cité, c'était un somptueux terrain de verdure, de grands arbres, de fleurs diverses et variées, de parterres flamboyants. Les fragrances y étaient notamment en grand nombre ici ; entre les délicats parfums de roses, de lys, de jacinthes, de pin, de sapin et de bouleau, mélangés au sable jaune des allées. Le bruit y était calme, apaisant avec le gargouillis des petites chutes d'eau, de l'écoulement des ruisseaux, du bruissement doux des feuilles d'arbre dans le vent tiède et le mélodieux chant des oiseaux. Quelques fois on pouvait y croiser des riverains venus se reposer en ces lieux de paix, assis sur les bancs de pierre ou marchant tranquillement dans le labyrinthe des allés bordées d'arbres.
Bien que la Princesse Lisa ne quittait presque jamais le palais, cette fois, elle avait besoin d'air pur, elle avait besoin de se ressourcer, de retrouver une paix intérieure après une vive colère. Elle entrait dans le parc, qu'elle avait visité pour la dernière fois il y a bien longtemps, quand elle n'était encore qu'une enfant et gardée par sa nourrice. Elle prit une bouffée d'air. Cela faisait si longtemps... Elle passait maintenant entre les arbres, slalomant entre les parterres, sa robe traînant dans le sable en emportant les grains. Elle se plaisait ici, seule, à ne rien faire, juste à penser.
Elle réfléchissait à ce James Soheim. Celui dont tout le monde parlait. Celui qui était dans les esprits de toutes les femelles à peu près finie de la cité. Elle était sûr que son cher père pensait à lui aussi, encore pour arranger quelques unes de ses affaires auquelles Lisa ne connaissait rien. Elle savait juste que quelques fois elle l'avait aidé à résoudre une négiciation politique, mais sans plus, et elle ne cherchait à savoir non plus. Ce James Soheim lui avait mit la plus grande claque de sa vie. Nous savons bien, entre nous, que cela ne lui fait guère de mal à cette enfant trop gâtée, mais cela l'énerve encore davantage, lui hérisse le poil à chaque pensées de lui, la fait virer au rouge quand elle imagine encore son beau visage...
Son manque de respect, son culot et son refus surtout, paradoxalement, l'exitait encore, malgré une colère noire, réveillait son instinct de chasseuse d'homme, qu'elle avait délaissé depuis que les hommes allaient dans son lit sans rechigner. Mais lui ! Avec qu'elle impudence il l'avait traité ! Elle, la Princesse ! Fille du Kaiser, son cher papa ! Il verra qui rira le dernier...
Elle alla s'assoir sur le banc le plus proche et son visage s'illumina.

*Mais oui... J'ai trouvé ! Papa... Je vais lui demander...*

Oui, c'est ce qu'elle allait faire, aller voir son père, là où elle pourrait le trouver, envoyer un messager et le faire mander... Ce James allait voir de qu'elle bois elle se chauffait... On ne méprise pas la Princesse Lisa !

Après s'être prélassée au soleil sans vraiment pensé à quoi que ce soit à part elle-même et à la prochaine robe qu'elle allait mettre pour aller voir son cher père, elle se leva et respira. Elle regarda autour d'elle, légèrement étourdie d'avoir inspiré si profondément. D'un pas sûr, elle se dirigeait vers la sortie du parc parce qu'elle n'avait encore croisée personne, et cela l'ennuyait. Maintenant, elle avait la ferme intention de rencontrer son père et de lui mander sa requête...

=> Bureau du Kaiser.